LA RUELLE BEAU DOMMAGE

 

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(La murale reproduit à l’identique ou presque la photo-pochette du premier album de Beau Dommage de 1974*: photo de la murale l’arrondissement Rosemont-Petite-Patrie)

* Je précise à l’identique ou presque puisque fenêtre oblige, il était impossible pour les muralistes de masquer la fenêtre de la maison qui donne sur le côté de la ruelle.

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C’est le lundi 22 juin 2015, que l’arrondissement Rosemont-Petite-Patrie a rendu hommage à la formation musicale Beau Dommage. D’abord en nommant une ruelle au nom du groupe et en imageant le tout par le dévoilement d’une murale reproduisant la photo-pochette de leur premier album en 1974. Accompagné des sept membres du groupe, le maire de l’arrondissement, François William Croteau a procédé à l’inauguration officielle.

La murale est l’œuvre de Jérôme Poirier, artiste-peintre et sculpteur originaire de Rosemont. La murale a requis l’équivalent de deux cents heures de travail. Travail colossal partagé entre le muraliste en chef et deux assistantes, Geneviève Boudreau et Sylvie Caya.

(Source d’information première: le site web de l’arrondissement Rosemont-Petite-Patrie; Source seconde: ICI Radio-Canada Première)

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C’est dans cet album éponyme que l’on retrouve la célèbre chanson d’allure printanière et estivale Tous les palmiers dans laquelle est mentionnée le fameux 6760 St-Vallier, Montréal. Par le fait même de cette inauguration et de cet honneur, l’on a pu mettre fin à une très grande énigme.

En effet, tous les amateurs de Beau Dommage ont âprement discuté et débattu pour savoir si c’était bien 6760 ou 7760, car à l’écoute de la pièce ce n’était pas toujours évident. La preuve irréfutable est toute simple. La rue St-Vallier ne se prolongeant pas vers le nord plus haut que la rue Jean-Talon, il est techniquement impossible qu’existe une adresse civique 7760 St-Vallier! Et vlan!

À tout seigneur tout honneur la plage musicale Tous les palmiers sera la première du groupe qui figurera dans la rubrique Montréal en chanson. La première et non la dernière puisque s’il y a un groupe ou un interprète qui a chanté énormément Montréal, c’est bien Beau Dommage.

24 JUIN 1615 / 24 JUIN 2015

 

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(Peinture du frère Pascal-Marie Buisson, ofm, sur l’arrivée des Récollets avec Champlain. Œuvre peinte en 1909 dans le cadre du 7ème centenaire de la fondation de l’Ordre des frères mineurs par S. François d’Assise. Elle est conservée chez les Franciscains de Montréal, 5750 boul. Rosemont. Photo prise par Néhémie Prybinsky, ofm.)

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En ce 24 juin 2015, deux événements sollicitent notre mémoire historique par-delà quatre cents ans de distance. En effet, c’est le 24 juin 1615 que deux missionnaires Récollets (branche de la famille franciscaine), les pères Denys Jamet et Joseph Le Caron, accompagnant Champlain, célébrèrent l’une des premières messes historiquement connue, retenue et documentée*, sur le territoire de l’Île de Montréal et ce tout au bord de la rivière des Prairies au lieu dit du Sault-au-Récollet.

C’est dans ce contexte de commémoration que cette année, la traditionnelle messe de la Saint-Jean-Baptiste à Montréal sera célébrée. À l’occasion de cette célébration, l’on soulignera le 400ème anniversaire de la venue des Récollets (franciscains) en Nouvelle-France ainsi que celui de l’une des premières messes en sol montréalais.

L’on me permettra une toute petite digression mais en lien tout de même avec ce qui précède. En effet, il m’est impossible de terminer ce texte sans évoquer l’église patrimoniale de la Visitation-de-la-Bienheureuse-Vierge-Marie-du-Sault-aux-Récollets, mieux connue sous l’appellation courante de l’église de la Visitation sise sur le boulevard Gouin dans l’arrondissement Ahuntsic-Cartierville.

Cette église est la plus ancienne de Montréal. Elle fut érigée entre 1749 et 1751. Elle est classée désormais monument historique depuis 1974. Cette église est non seulement la plus ancienne mais elle est aussi la seule pouvant se revendiquer de la période du Régime français qui subsiste encore sur le territoire montréalais.

L’église abrite l’équivalent d’une cinquantaine d’œuvres d’art allant de peintures et de sculptures en passant par des pièces de mobilier et d’orfèvrerie. Sans oublier la voûte sculptée, les tombeaux des autels, les portes en bois sculptées polychrome, l’orgue centenaire et finalement le clocher d’où l’on peut voir la ville dans son entièreté.

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* Par respect pour l’histoire, celle que l’on écrit et qui laisse des traces dans des textes que l’on peut justement « retracer », il importe de faire dans la nuance et dans la distinction. En effet, il est toujours hasardeux de prétendre que tel événement en l’occurrence ici la célébration d’une messe soit hors de tout doute raisonnable la première. Il importe de ne pas perdre de vue que des navigateurs-explorateurs tel Cartier et Champlain avaient dans « leurs bagages » des religieux ministres du culte. Donc des messes non officielles, c’est-à-dire non documentées non retraçables historiquement parlant, ont pu être célébrées à différents endroits du Nouveau Monde. C’est pourquoi si par commodité de langage voire par raccourci de langage, l’on parle de première messe ici et là, il nous faut avoir l’humilité de reconnaître plutôt l’une des premières messes connues, retenues et documentées par l’écriture de l’histoire que certains nous ont laissés.

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(église patrimoniale de la Visitation. Source: Wikipédia.)