CES «DÉVOTS» QUI ONT FONDÉ MONTRÉAL

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(Jérôme Le Royer, sieur de La Dauversière 1597-1659)

C’est par ce titre évocateur que le correspondant Christian Rioux, dans l’édition du quotidien LE DEVOIR du 14/04/2016, a coiffé son texte qui se veut un résumé honnête du colloque portant sur Jérôme Le Royer de La Dauversière qui s’est tenu les 8 et 9 avril dernier à La Flèche (Sarthe) et au Mans comme déjà annoncé sur ce site.

Pour le bénéfice de nos lecteurs et lectrices, nous mettons à leur disposition le lien du texte M. Christian Rioux.

http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/468117/ces-devots-qui-ont-fonde-montreal

 

COLLOQUE SUR JÉRÔME LE ROYER DE LA DAUVERSIÈRE (8-9 AVRIL 2016/ DIOCÈSE DU MANS)

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Intitulé Jérôme Le Royer de la Dauversière: un fléchois à l’origine de Montréal, ce colloque organisé par le diocèse du Mans se tiendra les 8 et 9 avril 2016 à La Flèche (Sarthe). Ce colloque sur l’homme derrière la fondation de Montréal se veut en phase avec les préparatifs de notre côté des célébrations et commémorations du 375ème anniversaire de la fondation de Montréal.

D’ailleurs, une petite délégation du diocèse de Montréal se joindra à nos amis fléchois dont l’amitié, soit dit en passant, pour certains d’entre-nous, remontent aux activités et échangent tenues lors du 350ème anniversaire de la fondation de Montréal. Dans cette délégation diocésaine, on y retrouve l’archevêque de Montréal, Mgr Christian Lépine qui y tiendra une conférence. Plus personnellement, nous y retrouvons, notre complice de toujours, l’abbé Marcel Lessard, fin connaisseur des origines de Montréal et de bien d’autres choses en histoire de l’Église de Montréal et du Québec.

À l’invitation de Mgr Le Saux, évêque du Mans, le colloque rassemble une brochette d’experts et de spécialistes sur Jérôme le Royer, sieur de la Dauversière, concepteur et idéateur du projet missionnaire de Ville-Marie et co-fondateur avec Marie La Ferre de la Congrégation des Religieuses Hospitalières de Saint-Joseph (RHSJ).

La série de conférences se déploiera sur deux journées bien tassées. À l’évidence les conférenciers et conférencières sont peut-être moins connus de ce côté-ci de l’Atlantique mais cela est loin d’être un empêchement majeur à mieux les connaître *.

Preuve du sérieux et de la qualité de l’organisation, le colloque s’ouvrira sous la présidence du Père Bernard Ardura, président de la Commission Pontificale des Sciences Historiques. Puis au fil des deux journées les conférenciers et conférencières par différents angles et sous plusieurs aspects, nous dévoileront la personnalité de Jérôme Le Royer mais d’un Jérôme inscrit dans son époque.

Ainsi, on fera ressortir que Jérôme Le Royer est un digne fils de La Flèche ayant fréquenté le célèbre collège Henri IV tenu par les Jésuites (aujourd’hui le Prytanée militaire), collège où il fut condisciple d’un dénommé René Descartes. On nous brossera un tableau de «l’Église des Pays de la Loire au temps de Jérôme», une présentation incontournable «La figure spirituelle de Jérôme Le Royer» et l’une de ses oeuvres caritatives «La fondation des Religieuses Hospitalières de Saint-Joseph (RHSJ)».

Puis, l’on abordera «L’évangélisation en Nouvelle-France», en approfondissant avec «La spiritualité des fondateurs de Montréal» pour aboutir sur le long terme avec «Les liens spirituels entre le Canada et les Pays de la Loire du XVIIème au XXIème siècle».

Mentionnons que le samedi matin, la journée commencera avec une prise de parole de M. Laurence Cannon, ambassadeur du Canada suivi de soeur Marie-Thérèse Laliberté, supérieure générale des Religieuses Hospitalières de Saint-Joseph (RHSJ).

En guise de conférence pour cette dernière journée, l’archevêque de Montréal, Mgr Christian Lépine s’interrogera sur «La perception de Jérôme Le Royer au Canada». Suivront les quelques dernières présentations de ce colloque. On nous entretiendra de «La réforme des hôpitaux au XVIIème», de «La tradition de sainteté au Canada» de «L’histoire du procès (de canonisation) de Jérôme Le Royer», sans oublier un «Témoignage sur l’actualité de la figure de Jérôme Le Royer».

On permettra à la rédaction VILLE-MARIE EXPRESS de souligner la présence à ce colloque d’un grand ami à nous de ce côté-ci de l’Atlantique qui est aussi un grand ami de Montréal et du Québec, ses multiples voyages depuis bientôt près de quarante ans en font foi, nous parlons de M. Christophe Maillet, répondant du Comité Fléchois des Fondateurs et qui, en tant que conférencier, nous présentera «Le Canada au temps de Jérôme Le Royer».

Nous souhaitons un vif succès aux organisateurs et organisatrices de ce colloque sur une figure méconnue mais importante pour la fondation de Montréal. De notre côté, il est prévu que d’ici les prochains jours, avant la tenue du colloque, sous la rubrique Notices biographiques nous présentions Jérôme Le Royer de La Dauversière (1597-1659) l’homme derrière Montréal.

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* Par ce lien, vous pouvez prendre connaissance du programme des conférences du colloque et particulièrement du nom et des fonctions des conférenciers et conférencières.

 http://www.sarthe.catholique.fr/Inscription-colloque-Jerome-Le

RÊVER MONTRÉAL 375è/ SOIRÉE-CONFÉRENCE

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( Accueil des «Filles du Roy» par Marguerite Bourgeoys en 1663. Peinture.)

Dans le cadre d’activités préparatoires aux célébrations du 375ème anniversaire de la fondation de Montréal, Rêver Montréal 375è, présente lundi 14 mars 2016 sa troisième soirée-conférence portant sur les origines de Montréal.

Après nous avoir parlé du courage et de la bravoure des premiers missionnaires (1ère rencontre); suivi de la jeunesse des hommes et des femmes qui ont présidé à la fondation de Montréal (2ème rencontre), cette troisième rencontre mettra l’accent non seulement sur le rôle des femmes à l’origine de Montréal mais aussi sur le rôle des femmes dans toute l’histoire de Montréal et cela même jusqu’à nos jours.

Le panel d’invités nous permettra de partager avec Louise Harel, députée de l’Assemblée nationale du Québec de 1981 à 2007. Elle a participé à plusieurs gouvernements  du Québec pendant cette période. Elle fut même la première femme à assumer la présidence de cette prestigieuse institution qu’est l’Assemblée nationale.

Invitée aussi à ce panel, Léa Cousineau, qui fut, entre autre chose, la première présidente du Rassemblement des Citoyens de Montréal. Elle fut l’une des pionnières pour implanter la démocratie municipale à Montréal. Élue, finalement, conseillère municipale lors de l’élection de 1986, elle fut la première femme a avoir présidé le comité exécutif de la ville de Montréal en 1990.

Finalement, le journaliste de carrière Claude Gravel (Le Soleil de Québec et Radio-Canada) entretiendra l’auditoire sur un personnage féminin méconnue mais relativement contemporaine en mère Sainte-Anne-Marie qui fut membre de la Congrégation de Notre-Dame de 1880 à 1937. Elle fut une battante pour assurer l’accession des jeunes filles aux études supérieures. C’est ainsi qu’elle fut la fondatrice du premier collège classique féminin au Québec, le collège Marguerite-Bourgeoys.

Donc, c’est un rendez-vous lundi 14 mars à 19h00 au Collège Villa-Maria. Pour inscription et plus de renseignements, consultez le site web ci-dessous.

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http://revermontreal.com/#conferences

LE FLÉCHÉ À L’HONNEUR

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(Des ceintures fléchées. Encyclopédie du Patrimoine culturel de l’Amérique française. Chaire du Canada en patrimoine ethnologique de l’Université Laval)

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(Ancien Canadien. Illustration pour Les Anciens Canadiens de Philippe Aubert de Gaspé. Dessein de Henri Julien. Musée national des beaux-arts du Québec)

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(Chefs des rebelles de l’ouest canadien. Lithographie et rehauts d’aquarelle de William Bengough. Musée national des beaux arts du Québec.)

               (On reconnaît à l’avant-plan de cette lithographie Louis Riel)

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Un avis de désignation émanant du Ministère de la Culture et des Communications du Québec paru dans LE DEVOIR (18.02.2016) nous informe qu’ayant pris avis du Conseil du Patrimoine du Québec, la ministre Hélène David, en vertu des pouvoirs qui lui sont conférés par l’article 13 de la Loi sur le patrimoine culturel, désigne le fléché à titre de patrimoine immatériel.

Nous connaissons tous peu ou prou la célèbre ceinture fléchée que porte si fièrement le Bonhomme Carnaval de la ville de Québec. Mais de prime abord, le fléché est le résultat d’une technique de tissage aux doigts qui relève du domaine de l’artisanat traditionnel et des métiers d’art. Aux dires de cette Avis et des différents artisans et artisanes, le fléché est un savoir-faire très particulier dont les plus anciennes références écrites remontent à la fin du XVIIIème siècle.

En effet, il semblerait que ce n’est que sous le Régime anglais, un peu avant 1776, que des sources confirment l’existence de la « ceinture de couleur des Canadiens ». Ces sources écrites sont souvent le fait de visiteurs étrangers. Donc, déjà à cette époque l’on reconnaissait une particularité dans la confection de la ceinture de laine des Canadiens.Mais il appert que cette ceinture de laine, qui déjà singularisait les Canadiens, était loin de s’apparenter à la ceinture fléché que l’on connaît aujourd’hui, dans la mesure où il lui manquait les motifs en forme de flèches!

Donc entre la fin du XVIII et le début du XXème s’est finalement populariser une ceinture fléchée typiquement canadienne. Mais il ne faut pas croire que cette célèbre ceinture soit un marqueur d’identité culturel seulement pour les Canadiens de ces époques. En effet, la ceinture fléchée « suivait la route du commerce des fourrures ». On en fit don et parfois à travers le troc aux différentes nations amérindiennes. C’est ainsi que la ceinture fléchée s’est retrouvée dans l’Ouest du pays, et qu’elle fut adoptée par la nation Métis* et particulièrement par Louis Riel.

D’ailleurs le personnage de Louis Riel est si étroitement liée à la ceinture fléchée que lors de l’inauguration de l’une de ses statues, cette fois-ci à Winnipeg (Manitoba) en 1994, les organisateurs ont fait en sorte de lui nouer une ceinture fléchée autour de la taille.

Il existe même un Ordre de la ceinture fléchée (Order of the Sash) qui se veut une reconnaissance envers les Métis qui ont contribué à l’amélioration des conditions de vie de la communauté Métis.

Foncièrement, la ceinture fléchée fut un symbole vestimentaire des Canadiens-français et de la nation Métis pendant plus d’un siècle. Elle eut son heure de gloire de la fin du XVIIIème siècle jusqu’au tout début du XXème siècle. Puis, dans les décennies suivantes, la ceinture fléchée est un devenue un vêtement typiquement folklorique et emblématique pour les deux peuples.

Ainsi donc, cet Avis public de la ministre de la Culture et des Communications du Québec faisant en sorte que l’art du fléché soit officiellement reconnu comme élément du patrimoine immatériel du Québec nous permet encore de constater nos liens particuliers avec les nations amérindiennes et plus précisément avec la nation Métis de l’Ouest canadien voire plus particulièrement le Manitoba d’aujourd’hui.

Redisons-le, la ceinture fléchée est un vêtement, qui à son niveau, fait oeuvre de marqueur d’identité culturel des Canadiens-français, de la nation Métis et, bien sûr, des Québécois d’aujourd’hui. Et tant qu’à y être, pourquoi ne pas troquer la ceinture fléchée d’antan pour un foulard fléchée qui pourrait devenir à la mode dans le Québec d’aujourd’hui? Et pourquoi pas un foulard fléché ornementé avec les lettres du CH dessus. Ainsi, quand lors des matchs de hockey, l’on crie « GO HABS GO! »,  l’on pourrait se souvenir que le mot « HABS » est le diminutif en mode anglais du mot Habitants titre par excellence de nos Anciens canadiens!

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* Métis: peuple issu des coureurs des bois francophones et des femmes autochtones.

P.S. Le corps de ce texte portant sur le fléché comme élément du patrimoine immatériel, fut écrit quelques heures avant le remaniement ministériel du gouvernement du Québec! Par le fait même, nous avons appris vers 17h00 que Mme Hélène David était muté au Ministère de l’Enseignement supérieur. Cela pour vous informer que nous avons cru bon de ne pas retoucher le premier paragraphe.

RÊVER MONTRÉAL / 375È: DEUXIÈME SOIRÉE-CONFÉRENCE

Dans le cadre de sa série de conférences sur les fondateurs et fondatrices de Montréal, RÊVER MONTRÉAL / 375è, présente ce lundi 15 février à 19h00, au Pavillon Marguerite-Bourgeoys du Collège Villa Maria, sa deuxième soirée-conférence intitulée « La jeunesse préside à la fondation de Montréal ».

Cette soirée-conférence portera notre regard sur un détail que l’on néglige souvent lorsque l’on parle des premiers fondateurs et fondatrices de Ville-Marie à savoir la jeunesse de ceux-ci. En effet, ce sont des femmes et des hommes dans la force de l’âge qui débarque en Nouvelle-France et particulièrement à Ville-Marie qui portent sur leurs épaules ce grand projet d’une mission catholique sur l’Île de Montréal.

Jeanne Mance n’a que 35 ans lorsqu’elle traverse l’Atlantique en 1641, Paul Chomedey de Maisonneuve, 29 ans, et Marguerite Bourgeoys, 33 ans, à son arrivée avec la recrue de 1653.

C’est l’historienne Françoise Deroy-Pineau, montrélaise « d’adoption » depuis 1969 et à qui l’on doit plusieurs biographies des fondatrices en Nouvelle-France à savoir Marie de l’Incarnation, Jeanne Mance, Madeleine de la Peltrie et Jeanne Le Ber que l’on entendra à titre de conférencière.

En deuxième partie de programme, on convie l’auditoire à entendre un panel avec différents intervenants qui réfléchiront à hautes voix sur la place des jeunes dans le Montréal d’aujourd’hui et le tout sous l’animation du célèbre journaliste Pierre Maisonneuve.

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POUR PLUS DE RENSEIGNEMENTS

http://revermontreal.com/conference.php?cid=4

RÊVER MONTRÉAL/375è: D’UN NOUVEAU MONDE À L’AUTRE 1642-2017

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(18 MAI 1642. ARRIVÉE OFFICIELLE DES FONDATEURS ET FONDATRICES DE VILLE-MARIE/MONTRÉAL)

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Dans la foulée des préparatifs qui nous mèneront aux différentes célébrations commémorant le 375ème anniversaire de la fondation de Montréal, nous sommes heureux de présenter à notre lectorat une initiative du Centre le Pèlerin en collaboration avec trois communautés fondatrices de Montréal à savoir la Congrégation de Notre-Dame, les Religieuses Hospitalières de Saint-Joseph ainsi que les Soeurs Grises de Montréal.

Comme on le sait, 2017 pointe à l’horizon mais déjà différentes activités préparatoires à la connaissance et à la reconnaissance de notre passé montréalais sont en mode exécution. D’ailleurs, VILLE-MARIE EXPRESS en est une illustration.

Ainsi, afin de mettre en lumière les courageux et les courageuses, les audacieux et les audacieuses, les fondateurs et les fondatrices de cette bourgade de Montréal, RÊVER MONTRÉAL, 375è offrira au cours des prochains mois une panoplie d’activités de différentes types et de différents genres.

Et cela commence déjà ce lundi 11 janvier 2016 par la tenue d’une soirée-conférence à 19h00 au Collège Villa-Maria (Pavillon Marguerite-Bourgeoys). Deux conférencières dont les états de service quoique différents sont très riches et interpellants.

D’abord, Lorraine Caza, CND, docteure en théologie et qui, entre autre fait d’armes, a non seulement été la première femme professeure à la Faculté de Théologie du Collège universitaire Dominicains d’Ottawa mais elle fut aussi la première femme à être la Doyenne d’une Faculté de théologie dit de droit pontifical.

Puis, Gilberte Bussière, CND, elle fut missionnaire au Cameroun (Afrique), enseignante, directrice d’établissement scolaire et a travaillé aussi à la formation des maîtres.

La soirée-conférence s’intitule «  LE COURAGE MISSIONNAIRE À LA FONDATION DE MONTRÉAL ». Pour de plus amples renseignements et pour vous inscrire, nous avons mis plus bas le lien de RM 375è ainsi que celui des trois autres communautés religieuses impliquées dans le projet de RÊVER MONTRÉAL, 375è.

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http://revermontreal.com/conference.php?cid=1

http://cnd-m.org/en/home/

http://rhsj.org/fr/accueil.php

http://www.sgm.qc.ca/fr/accueil/

DE LA GRANDE PAIX DE 1701 À LA GRANDE RÉCONCILIATION DU XXIème SIÈCLE

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(Un moment de grands palabres. Illustration: Francis Back)

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(Montréal en 1700. Illustration: Francis Back)

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(Extrait de la copie du traité de la Grande Paix de Montréal 1701)

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La Commission de Vérité et Réconciliation du Canada a déposé son rapport final le mardi 15 décembre 2015 et nous exhorte de revoir de fond en comble les relations entre le Canada et les nations autochtones. Ici, il faut comprendre le Canada dans ses différentes entités gouvernementales et politiques à savoir les provinces, les territoires et les municipalités.

Mais c’est surtout un appel à refonder les relations ancestrales et contemporaines entre les autochtones et les allochtones que nous sommes. Le nouveau gouvernement fédéral en la personne du nouveau premier ministre Justin Trudeau s’est déjà commis à honorer et à mettre en application les 94 recommandations de la Commission.

Le défi de cette grande refondation des relations séculaires entre autochtones et allochtones basée sur la justice et l’égalité devrait à notre avis s’inspirer de la Grande Paix de Montréal de 1701 qui a permis l’établissement d’une période de paix pendant près de cinquante ans non seulement entre les colons français de l’époque et les différentes nations amérindiennes mais cette Grande Paix fut aussi le moment d’un grand apaisement entre les nations amérindiennes elles-mêmes.

Afin de prendre la mesure de l’importance de ce projet de traité de paix, il nous faut faire un bref détour par l’histoire. L’on sait le lien ambivalent et alambiqué que Cartier dès son deuxième voyage (1535) entretenait avec Donnacona, le chef huron de Stadaconé sans oublier leur défiance mutuelle. Mais dès ce premier contact entre l’explorateur maloin et une tribue amérindienne, l’on sut que la nation huronne-algonquienne était en brouille avec la nation iroquoise.

Du temps de Samuel de Champlain (1604-1635) soit quelques 75 ans plus tard, les guerres et escarmouches inter-amérindiennes persistent et prennent de l’ampleur. Il faut admettre que la confédération des Cinq-Nations iroquoises voyaient d’un très mauvais oeil, le soutien de Champlain à son ennemi héréditaire qu’était les Algonquiens. Mais cela n’a pas empêché en 1624 la conclusion d’un petit traité de paix entre les Cinq-Nations et les Français. Malheureusement, moins de trois ans plus tard, les Algonquiens, alliés « naturels » des Français ont saboté ce temps d’accalmie.

Toute la première période de l’établissement de la colonie de Ville-Marie (1642-1665) a vu alterner des périodes de grandes hostilités de la part des Iroquois envers les colons. Mais à la fin du XVIIème et début du XVIIIème, nous sommes loin de l’épopée mystique des premiers fondateurs.

En 1701, la petite bourgade fortifiée de Montréal, selon l’analyse des recensements de 1683 et 1715, amène à conclure approximativement le nombre d’habitants pour la ville à 1 200 âmes et 4 700 pour l’ensemble de l’île. On compte quelques 185 bâtiments à l’intérieur de l’enceinte fortifiée s’étendant sur plus de 2800 mètres.

Après les deux mandats désastreux de LaBarre (1682-1685) et Denonville (1685-1689) comme gouverneur de la Nouvelle-France, vivement le retour de Frontenac pour apaiser la situation. La méconnaissance des moeurs amérindiennes et des manières amérindiennes d’établir des relations « diplomatiques » avec l’étranger avait conduit LaBarre et Denonville à non seulement exacerber le contentieux avec les Iroquois mais comble de malheur a irrité au plus haut point ses alliés autochtones.

Maniant le bâton et la carotte, en bon stratège et en bon connaisseur des amérindiens, Frontenac réussit à rétablir les ponts et la confiance. À défaut de pouvoir ramener un semblant de paix, Frontenac doit se résoudre à au moins neutraliser les plus guerriers des Iroquois (campagnes militaires de 1693 et 1698).

Malheureusement, Frontenac n’aura pas le temps de consolider son plan de paix. Il meurt en 1698. Qu’a cela ne tienne, il aura un digne successeur en la personne de Louis-Hector de Callière qui était depuis 1684 gouverneur de Montréal et qui deviendra officiellement gouverneur de la Nouvelle-France le 20 avril 1699.

Louis-Hector Callière (1648-1703), troisième gouverneur de Montréal et douzième successeur de Champlain est l’homme de la situation bien qu’il n’ait que 38 ans. Sans dire que les rapports étaient toujours facile avec Frontenac, les deux hommes ont eu assez d’estime et de respect pour apprécier chez l’un et chez l’autre la même compréhension des enjeux de la situation de la colonie française surtout aussi face aux colonies anglaises d’Albany et de New York toujours en mal d’expansion territoriale afin de s’assurer du monopole du commerce des pelleteries.

C’est dans ce contexte historique et en ayant la fibre d’un grand diplomate s’adossant à une formation militaire rigoureuse et minutieuse que Callière mis un peu tout le monde à contribution. Il créa des petits groupes d’ambassadeurs (missionnaires jésuites, aventuriers, soldats) qui savaient se débrouiller dans les différentes langues autochtones. Ces ambassadeurs ont sillonné un vaste territoire qui s’étendait du bassin de la Baie James, au bassin des Grands Lacs et ce jusque dans la vallée du Mississipi.

Un traité préliminaire fut signé dès le 8 septembre 1700 avec plusieurs nations amérindiennes dont certaines de la confédération iroquoise. Ce n’était que le prélude à quelque chose de plus ambitieux. En effet, à partir de cette première réussite, le gouverneur Callière s’active afin de rallier toutes les nations amérindiennes foulant le sol de l’Amérique du nord.

L’on commence à parler d’un grand rassemblement à l’été 1701, du 24 juillet au 4 août pour être plus précis. Un grand congrès pour la paix se tiendra à Montréal, la petite bourgade fortifiée, au pied de la Pointe-à-Callière et le long d’une partie du Saint-Laurent. Les délégations amérindiennes arrivent l’une à la suite de l’autre tout au long du printemps 1701.

Pendant une dizaine de journées, 38 délégations amérindiennes plus de 1300 personnes. Le ballet diplomatique se met en branle. Callière en fin connaisseur et respectueux des manières amérindiennes de construire les liens et les alliances  les adopte et s’en accomode. Le défi se décline en deux volets, convaincre les nations iroquoises des avantages de faire la paix, convaincre aussi ses alliés algonquiens de la justesse d’une telle paix.

La diplomatie est une science et un art qui se déploie concrètement et matériellement par le dialogue, la négociation, le marchandage, le compromis, parfois le tordage de bras, la ruse mais la ruse à bon escient s’entend. Tout cela mené avec intelligence, tact, finesse et doigté. Sans oublier la bonne volonté des protagonistes.

Et c’est ainsi que dans la foulée de la mort du célèbre chef huron-wendat, Kondiaronk, en plein pourparler de paix (3 août) suivi de funérailles grandioses, le traité de La Grande Paix de Montréal fut signé le 4 août 1701 par les représentants des 38 délégations amérindiennes et par le gouverneur de Montréal. Le dessin de l’emblême de chaque clan ou village faisant office de signature pour les délégations amérindiennes.

Nous avons fait ce bref détour par l’histoire de certains épisodes des relations souvent tumultueuses et parfois marquées par le souci du respect et de la rencontre afin que dans la foulée du rapport Vérité et Réconciliation, nous puissions tabler sur ce grand projet que fut la convocation d’une assemblée entre les nations amérindiennes et les colons français dans le cours des années 1700-1701.

À l’instar, de nos ancêtres respectifs, nous sommes convoqués à faire preuve de la même audace et de la même clairvoyance. On ne peut effacer le passé mais on peut y prendre appui afin de rétablir les liens de confiance et apprendre à partager le même territoire et les mêmes ressources. Et surtout à établir sur un meilleur socle la rencontre et la compénétration réciproque des us et coutumes de tous un chacun.

En 1611, Samuel de Champlain a reçu de la part des Hurons la ceinture de wampum en guise de rappel du lien et de l’alliance entre les deux peuples. Puissions-nous dans les prochains mois et les prochaines années commencer à enfiler les perles de coquillages en vue de la création d’une nouvelle ceinture de wampum qui scellera le début d’un renouveau dans les relations multi-séculaires entre les autochtones et les allochtones que nous sommes.

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BIBLIOGRAPHIE

Boulet, Gilles, Lacoursière Jacques et Denis Vaugeois (éds), Le Boréal Express, Journal d’histoire du Canada, Tome 1, 1524-1760, p. 164-165, Septentrion, Québec.

Beaudoin, Léo. « Le tricentenaire de la Grande Paix de Montréal: août 1701 », Histoire Québec, vol. 7, no 2, 2001, p. 25-42.

http://id.eridit.org/iderudit/11445ac

Dayot-Fournier, Eva. « Histoire d’un traité de paix… », Vie des Arts, vol. 45, no 183, 2001, p. 64.

http://id.erudit.org/iderudit/52987ac

Delâge, Denys. « Les Amérindiens dans l’imaginaire des Québécois », Liberté, vol. 33, no 4-5, (196-197) 1991, p. 15-28.

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Delâge, Denys. « La peur de passer pour des Sauvages », Les cahiers des dix, no 65, 2011, p. 1-45.

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De Lagrave, Jean-Paul. « La paix de Callière », Cap-aux-Diamants: la revue d’histoire du Québec, no 29, 1992, p. 71.

http://id.erudit.org/iderudit/8022ac

PARIS/13 NOVEMBRE 2015 (2)

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(Un timbre-poste à l’effigie de Charles Péguy)

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LIMINAIRE

La rédaction de VILLE-MARIE EXPRESS est heureuse d’accueillir en ses pages, la première contribution de l’abbé Marcel Lessard. Dans la foulée du multi-attentats qui a frappé Paris et Saint-Denis, l’abbé Lessard s’est rendu samedi 14 novembre, à l’instar de milliers de Montréalais, devant l’édifice du Consulat de France sis sur la rue McGill.

L’émotion ambiante et la beauté du rassemblement, lui ont inspiré cette réflexion qu’il a dans un premier temps communiqué à ses amis d’Outre-Atlantique puis nous a demandé de pouvoir la publier en nos pages.

Intitulée « À la manière de Charles Péguy », ce texte nécessite quelques données de lecture. Charles Péguy (1873-1914) est un écrivain français dont on vient de commémorer le 100ème anniversaire de sa mort. En effet, le samedi 5 septembre 1914, le lieutenant Charles Péguy fut tué près de Maux. Il est, par conséquent, l’un des premiers morts de la célèbre bataille de la Marne.

Dans ses oeuvres de nature poétique dont Le Porche du Mystère de la deuxième vertu (1912), il utilise un artifice littéraire qui laisse la parole à Dieu qui s’exprime par l’intermédiaire du personnage de Madame Gervaise dans un long monologue. Ici, l’abbé Lessard fait un clin d’oeil à Péguy en laissant la parole à Dieu non pas dans un long monologue mais dans une courte réflexion-prière.

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                      PRIÈRE À LA MANIÈRE DE CHARLES PÉGUY

Et Dieu dit:

« Dans toute ma création, il n’y a rien de plus beau qu’un rassemblement d’hommes et de femmes dans un silence recueilli et respectueux des valeurs les plus profondes et les plus dignes qui les animent! Ils sont là rassemblés dans la pudeur de leurs émotions les plus vraies, les plus naturelles.

Ils sont fiers d’être humains en ces moments-là et, dans leur recueillement, ils me rendent grâce, pour ce que j’ai semé de plus beau en eux. Ils disent leur souffrance et leur espérance…

Oui, je suis fier de ces hommes et des ces femmes qui se tiennent debout et qui sont résolus à vivre des valeurs déjà proposées dans l’Évangile. N’est-ce pas là toute la portée de cette Bonne Nouvelle du salut pour chaque personne et pour toute l’humanité.

Je les reconnais, bien créés à mon image et à ma ressemblance… Qu’ils sont beaux alors ces humains si vulnérables et si fiers et encore et toujours capables de fraternité et de prière. Je suis vraiment leur Père… Et j’envoie mon Fils à leur rencontre afin qu’ils puissent croire encore à la fraternité.

Amen.

Marcel Lessard, prêtre.

PARIS/13 NOVEMBRE 2015

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(La tour Eiffel à l’intérieur du pictogramme de la Paix)*

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(La devise de la ville de Paris: Fluctuat nec mergitur / Il est battu par les flots mais ne sombre pas)

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(Petit clin d’oeil à la devise de Paris dans une des célèbres aventures du petit Gaulois)

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La rédaction de VILLE-MARIE EXPRESS ne peut rester insensible aux multi-attentats perpétrés vendredi soir 13 novembre à Paris et Saint-Denis. Les liens qui nous unissent à plusieurs amis Français ne sont que plus ressoudés par ce genre de drame.

Nous compatissons à notre manière non seulement avec les familles éprouvées mais avec tout le peuple français et avec la République atteinte en plein coeur une seconde  fois en cette année 2015.

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« UNE CERTAINE IDÉE DE LA FRANCE »

« Toute ma vie, je me suis fait une certaine idée de la France. Le sentiment me l’inspire aussi bien que la raison. Ce qu’il y a en moi d’affectif imagine naturellement la France, telle la princesse des contes ou la madone aux fresques des murs, comme vouée à une destinée éminente et exceptionnelle. J’ai d’instinct l’impression que la Providence l’a créée pour des succès achevés ou des malheurs exemplaires. S’il advient que la médiocrité marque, pourtant ses faits et gestes, j’en éprouve la sensation d’une absurde anomalie, imputable aux fautes des Français, non au génie de la patrie. Mais aussi, le côté positif de mon esprit me convainc que la France n’est réellement elle-même qu’au premier rang: que seules de vastes entreprises sont susceptibles de compenser les ferments de dispersion que son peuple porte en lui-même; que notre pays tel qu’il est, parmi les autres, tels qu’ils sont, doit, sous peine de danger mortel, vise haut et se tenir droit. Bref, à mon sens, la France ne peut être la France sans grandeur. »

  Charles de Gaulle, Mémoires de guerre, tome 1, Plon, 1954.

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https://www.youtube.com/watch?v=o8uRawU7B2E

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* Le lundi 16 novembre 2015, à Ici Radio-Canada Première (radio), on a fait référence à ce dessin en décrivant une tour Eiffel insérée à l’intérieur du légendaire pictogramme de la paix. D’autant plus intitulé PEACE FOR PARIS, il n’y avait aucune ambiguïté possible sur la manière de percevoir visuellement le propos de l’auteur du dessin. Je concède que j’étais dans le champ. Mais dans les circonstances de ce drame qui m’habitait, j’y voyais, tout de même, une tour Eiffel ciblée. Peut-être, ai-je vu ce même dessin mais modifié et qui prenait l’allure d’une tour Eiffel insérée à l’intérieur d’une mire. Je me mets en recherche. GILLES GUY.

 

 

JEANNE LE BER: OUVERTURE DU PROCÈS DIOCÉSAIN (28 OCT. 2015)

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Nous vous avions déjà parlé de Jeanne Le Ber, la recluse de Ville-Marie (voir plus bas le lien sur VMEx). Le 28 octobre 2015 a eu lieu l’ouverture officielle du procès diocésain de la cause de Jeanne Le Ber à la chapelle Notre-Dame du Sacré-Coeur de la Basilique Notre-Dame.

Christian Lépine, l’archevêque de Montréal, a présidé la liturgie de la Parole donnant le coup d’envoi d’une grande attente. Pour cet événement ecclésial hors de l’ordinaire, il avait convié les membres de la Commission historique qui ont patiemment colligé les pièces du dossier, les membres du Tribunal diocésain, des membres de communautés religieuses notamment des religieuses de la Congrégation de Notre-Dame ainsi qu’un petit groupe de Recluses Missionnaires sans oublier quelques amis et familiers de la vie et de la spiritualité de Jeanne la recluse.

Comme on peut s’en douter, le processus canonique menant à la reconnaissance et à la recommandation positive d’une vie personnelle vouée à la sainteté n’est pas simple.

De prime abord, il a fallu le travail émérite de soeur Monique Tremblay, c.n.d., faisant office de postulatrice de la cause. S’en est suivi la mise sur pied d’une commission historique composée de Roland Litalien, p.s.s., de Réal Lévesque, p.s.s. afin d’en étudier le dossier.

Ce dossier piloté de main de maître par soeur Monique Tremblay qui a pu compter sur la collaboration de l’archiviste de la Maison Mère de la Congrégation Notre-Dame, soeur Marguerite L’Écuyer, c.n.d., ainsi que de l’archiviste du Musée Marguerite-Bourgeoys, Stéphan Martel. Sans oublier, soeur Hélène Tremblay, c.n.d., décédée en février dernier ainsi que soeur Denise Malo, c.n.d., qui lui a succédé au bureau Jeanne Le Ber.

L’archevêque de Montréal, Christian Lépine, a instauré et nommé les six membres du Tribunal dont le mandat est d’évaluer et de soupeser la solidité du dossier qui leur est soumis afin de l’acheminer jusqu’aux instances romaines, c’est-à-dire la Commission de la Cause des saints qui après étude du dossier recommandera ou non l’accession de la recluse de Ville-Marie au titre de vénérable. Première étape vers une possible reconnaissance vers la sainteté. Mais allons-y une étape à la fois.

Pour ceux et celles qui ne sont pas familier avec ce genre de processus ecclésial menant à la reconnaissance des vertus héroïques d’un membre de l’Église, précisons que ce tribunal diocésain après avoir pris connaissance du dossier établit par la commission historique procédera à un audit d’un certain nombre de personnes inspirées encore aujourd’hui par la spiritualité de Jeanne Le Ber avant d’acheminer le tout à Rome. VILLE-MARIE EXPRESS vous tiendra au courant de tout développement ultérieur au fur et à mesure où l’information sera connue.

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EN COMPLÉMENT

http://reclusesmiss.org/wp/ouverture-de-la-cause-de-jeanne-le-ber/

http://www.cnd-m.org/fr/jeanne_le_ber/biographie1.php

http://ville-marie-express.quebec/index.php/2015/10/04/jeanne-le-ber-1662-1714/