(Oeuvre intitulée La Croix du Mont-Royal de Pierre-Ayot 1943-1995)
(Oeuvre La Croix du Mont-Royal. Photo Gabor Szilasi, Succession Pierre Ayot, SODRAC, in LE DEVOIR 22/09/2016)
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LIMINAIRE
Mise à part quelques retouches mineures et corrections de coquilles, l’ossature de ce texte était finalisé depuis jeudi 22 septembre en milieu de soirée. En ce samedi 24, alors que je m’apprêtais à rendre public mon article sur VMEx, j’apprends par l’édition du DEVOIR d’aujourd’hui, que les deux commissaires responsables de l’exposition temporaire ont décidé de tenir tête à l’administration Coderre et d’y aller de l’avant quant au site initial voulu. Donc, il faut lire ce texte avec le décalage d’informations. Nos lecteurs et lectrices trouveront pour complément d’informations quatre textes du journal LE DEVOIR ayant trait à cette petite histoire de vie municipale à Montréal.
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C’est une réplique de la croix du Mont-Royal qui date de 1976. Elle était un élément de l’exposition Corridart qui fut brutalement démantelée dans la nuit du 13 juillet 1976 soit une semaine avant l’ouverture des Jeux Olympiques de Montréal.
Aujourd’hui, quelques quarante ans plus tard, on aurait pu la retrouver tout près des bâtiments de l’Hôtel-Dieu aux abords de l’Avenue du Parc et de l’Avenue des Pins, mais l’administration Coderre prétextant le grand danger de heurter des sensibilités religieuses et de porter atteinte au fameux vivre ensemble, a ordonné le déplacement de l’installation vers la place Émilie-Gamelin. Au dire même du maire Coderre, la réplique de la croix du Mont-Royal aurait vraiment plus sa place au coeur du Quartier des spectacles.
Non mais pour qui nous prend-on? Si plusieurs parlent de censure, à l’instar du porteur de projet, Nicolas Mavrikakis, je parlerais plutôt de frilosité mal placée puisque l’exposition de l’oeuvre n’est pas interdite mais déplacée de lieu.
Pour dire les vraies choses, quand le maire Coderre parle de heurt possible de sensibilité religieuse, il avait en tête les Religieuses hospitalières de Saint-Joseph dont l’ensemble des bâtiments de l’Hôtel-Dieu, y compris leur résidence principale et leur jardin auraient jouxté cette représentation d’une croix inclinée sur son flanc.
D’abord, disons les choses comme elles sont, l’oeuvre en elle-même n’a rien qui évoque la vulgarité ou même le mépris. C’est une construction minimaliste par laquelle, l’on reconnaît la croix du Mont-Royal. Son inclination sur le flanc gauche propose ou suppose un dire voire même un vouloir dire qui peut orienter notre réflexion vers le déclin du christianisme, en particulier du catholicisme chez nous ou même tout autre chose.
Quant à nous, dans un premier temps, et sous toute réserve d’un élément de réflexion qui nous ferait défaut, nous pensons que cette croix du Mont-Royal inclinée trouve beaucoup plus sa pertinence à proximité de l’Hôtel-Dieu plutôt que dans le secteur du Quartier des spectacles.
Son exposition est nettement plus évocatrice de l’histoire de nos Religieuses hospitalières de Saint-Joseph près des bâtiments de l’Hôtel-Dieu que dans la faune perdue et aux confins de l’espace urbain commercial qu’est le Quartier des spectacles si cher au Maire Coderre et au Commissaire du 375è Monsieur Rozon!
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EN COMPLÉMENT
http://www.ledevoir.com/politique/montreal/480575/la-croix-de-la-discorde
http://www.ledevoir.com/politique/montreal/480792/croix-du-mont-royal-les-artistes-defient-coderre
http://www.lafabriqueculturelle.tv/capsules/7739/la-croix-de-pierre-ayot-40-ans-apres-corridart
Comme l’a suggéré madame Nathalie Blondil, directrice du MBAM, tout Chemin de Croix propose quelques chutes… Cette croix exposée sur son flanc rappelle justement une des chutes de Jésus portant sa croix vers le lieu suprême du sacrifice de sa vie. Cette image est biblique et révèle tout drame de la vie spirituelle qui
expérimente d’abord la
reconnaissance de l’échec.
Cette croix, devenue point de chute, devient ainsi porteuse d’espérance… Elle n’a rien de vulgaire si ce n’est qu’être « folie et scandale pour les hommes » comme le rappelle saint Paul. Si elle provoque, c’est bien à la réflexion qu’elle provoque. Il y a quatorze croix de chemin répertoriées sur l’île de Montréal. Le 375è anniversaire de Montréal pourrait devenir une belle occasion de faire son Chemin de Croix et un examen de conscience sur notre rapport avec l’héritage qui nous est confiée. Ce n’est pas la Croix qui est renversante, c’est la Résurrection de Jésus -Christ.
Que Dieu, Père de toute miséricorde, nous bénisse!
Justement, j’avais proposé , il y a un an déjà que ces quatorze croix soient illuminées, à l’occasion du 375e anniversaire de Montréal. Ma proposition est tombée dans l’oubli.
J’avais fait cette proposition, lors d’une réunion convoquée par l’abbé Lessard. Mais, depuis, plus de nouvelles du côté de l’Archevêché de Montréal .
Cette croix évoque pour moi l’œuvre de toutes les religieuses qui ont donné leur
Vie pour secourir et guérir, elles méritent grandement cette reconnaissance et
Cette croix se doit d’être illuminée!
Cette oeuvre symbolique de la croix est un signe qui date de millénaires. Non seulement de deux milles ans. La croix comporte deux signes _ et I lorsque réunis deviennent + . Le moins ou l’humain, le plus ou Divin au sens de la vie, énergie, et création. L’un sans l’autre, aucune création, donc unis la Lumière est créée et expresse toute forme d’action que l’humain utilise pour exprimer la raison d’exister, soit créer. Pour certain il a un sens religieux, pour d’autres un symbole mathématique, ou encore scientifique, et plus encore une oeuvre d’art, donc célébrons tous ensembles ces croix illuminées pour toutes ces raisons que représentent le Mont Royal, Ville-Marie et son 375è anniversaire. Bravo à tous ces créateurs !
Bonjour, bel article, mais dites-moi, si je viens à Montréal en 2017, verrais-je cette croix quelque part dans Montréal ? Je vous remercie pour votre réponse.
D’abord merci pour votre appréciation de l’article. Au moment où j’écris ces lignes rien n’indique que cette oeuvre de l’artiste Pierre Ayot pourrait être à nouveau exposée pendant les festivités du 375è. Mais dès que nous serons informé de quoi que ce soit concernant cette réplique de cette croix penchée du Mont-Royal, nous en informerons nos lecteurs et lectrices. Le programme initial de l’exposition de cette croix est du 7 octobre 2016 au 19 décembre 2016 près de l’intersection des avenues du Parc et des Pins, tout près des bâtiments des soeurs Hospitalières de Saint-Joseph.