(Photographie: Portrait de Jacques Viger (vers 1850) copie réalisée pour J. Lovell en 1891 par Wm. Notman & Son. Plaque sèche à la gélatine, 17 X 12 cm. Musée McCord). En version bleutée pour nos lecteurs.
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Lorsque l’on évoque le nom de Jacques Viger, l’on pense d’abord à celui qui fut le premier maire de Montréal (1833-1836) puis en second à l’un des quatre membres-fondateurs de la Société historique de Montréal (1858). Pourtant, l’on ne peut réduire l’ensemble de l’œuvre et de l’action à ces deux éléments. En effet, l’homme est en quelque sorte un monument du Bas-Canada. Jacques Viger est un touche-à-tout. Il est selon les moments de sa vie, journaliste, officier de milice, fonctionnaire et homme politique.
Au plan familial, il est entre autre cousin de Denis-Benjamin Viger, de Louis-Joseph Papineau et de Mgr Jean-Jacques Lartigue. Au cœur de ce réseau familial, il fera office d’informateur et de conseiller informel. C’est un érudit et un fonctionnaire méticuleux. À l’époque, il n’y a pas de ville de Montréal proprement dite avec une charte et attribution des fonctions et responsabilités mais une administration municipale embryonnaire dont les juges de paix font office d’administrateurs. Le principal fonctionnaire municipal est alors l’inspecteur des grands chemins, rues, ruelles et ponts. On est vraiment dans le basic. C’est ce poste qu’obtiendra Viger en décembre 1813.
C’est un homme d’action et de dossiers. Il initie une certaine planification urbaine avant l’heure. Il a entre autre chose élaboré deux registres des rues de Montréal, l’un en 1817 et le second en 1837. En 1825, il est nommé avec un certain Louis Guy commissaire du recensement pour ce qu’on appelait à l’époque le comté de Montréal qui couvrait l’ensemble de l’île de Montréal. Sa méticulosité légendaire fit en sorte qu’il ajouta une série de questions de son cru à ce recensement dont la compilation a permis de prendre une radiographie sociale et économique de grande qualité pour l’histoire de la ville de Montréal.
Pendant le mandat de trois ans où il fut maire (1833-1836), il fit entreprendre d’importants travaux de drainage dans les faubourg de Montréal. Il faut dire qu’en juin 1832, Montréal est frappée par une épidémie de choléra qui fera au bas mot au moins 2000 victimes. À l’époque, on a attribué cette poussée de choléra en partie à l’état marécageux de la zone de Montréal qui s’étend au nord de la rue Sainte-Catherine, au pied de la côte de la rue Sherbrooke.
Finalement, en 1836, l’on change les règles du jeu de la politique municipale: le poste de maire est aboli et l’administration de la Ville revient aux juges de paix. Puis quatre ans plus tard, il est écarté de son poste d’inspecteur des chemins. Ses accointances familiales ainsi qu’un certain mauvais entretient des rues de la ville auraient joué en sa défaveur.
Qu’à cela ne tienne, en 1834, il préside le premier banquet de la Société Saint-Jean-Baptiste. Nous sommes à l’aube de la Rébellion de 1837-1838. Bien qu’il ne jouera aucun rôle durant ces troubles politiques, il se portera à la défense de Ludger Duvernay lors de son emprisonnement en 1836. Puis en 1858, quelques mois avant sa mort, il fondera avec quelques collaborateurs la Société historique de Montréal.
En guise de conclusion, comme nous le disions plus haut, cet homme aux multiples facettes conjugue l’action, les travaux savants et la curiosité de l’érudit au service de sa société. Il mérite amplement d’être mieux connu particulièrement par les Montréalais.
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(Une présentation sommaire de Jacques Viger dans le cadre de Chronique Montréalité sur MA.tv)
(Jacques et Marguerite Viger. Une correspondance de guerre/1812-1813)
(Un document de Jacques Viger en tant qu’inspecteur de la cité et de la paroisse de Montréal datant de 1825). (Archives de Montréal).
BIBLIOGRAPHIE SÉLECTIVE
BEAUDOIN, Léo et Renée BLANCHET, Jacques Viger, une biographie (suivi des lettres de Jacques et Marguerite 1808-1813), Coll. Études québécoises, VLB, Montréal, 2009. (272 pages).