ÉDITORIAL: VALÉRIE PLANTE, MAIRESSE DE LA BOURGADE DE MONTRÉAL!

(Valérie Plante à l’Hôtel de Ville le lendemain de l’élection. 6 novembre 2017. Photo: Paul Chiasson .Canadian Press.)

(Soir de l’élection. Valérie Plante entourée de son conjoint et de ses deux fils. Photo: Graham Hughes. Canadian Press.)

(Emission de télé «  Tout le monde en parle « . À gauche, le maire Coderre. À droite, Valérie Plante. Photo: Radio-Canada.)

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Par un heureux hasard, les élections municipales à travers le Québec ont coïncidé avec l’année jubilaire du 375è anniversaire de fondation de Montréal. Les Montréalais et Montréalaises en ont profité pour se faire un cadeau. Un leg du 375è en quelque sorte.

Sur les 42% de Montréalais qui se sont déplacés pour déposer leur bulletin de vote dans l’urne, 51,4% ont décidé de faire confiance à l’illustre inconnue qu’était Valérie Plante au grand détriment du maire sortant Coderre.

Bien qu’il pouvait se targuer d’un bilan somme toute avantageux pour lui, le maire Coderre s’est empêtré inutilement dans la reddition de compte concernant le dossier de la Formule E qui est venu, comme prévu par les observateurs de la scène municipale, empoisonner sa campagne voire même sa non campagne.

En contre-partie, Valérie Plante prenant appui sur un slogan de campagne plutôt audacieux en s’affichant comme « l’homme de la situation » a su au fur et à mesure de ses différentes apparitions publiques gagner la sympathie des Montréalais qui s’est traduit en vote concret dans l’urne.

Valérie Plante qu’on se le tienne pour dit est une force tranquille et une battante. En effet, c’est elle qui a battu Louise Harel dans Ville-Marie en 2013. C’est elle qui a battu à la chefferie du parti Projet Montréal en 2016 le favori Guillaume Lavoie. Pour finalement donner congé à Denis Coderre en ce 5 novembre 2017.

La nouvelle mairesse de Montréal a une formation académique en anthropologie et en muséologie et elle est plutôt proche du milieu communautaire. On pourrait la situer dans la mouvance de la philosophie du care présent surtout en milieu anglo-saxon et tentant de se frayer un chemin en Europe.

Pour ceux qui ne sont pas familier avec la philosophie du care disons que c’est une approche du prendre soin et de la sollicitude envers l’autre. Dans le contexte d’une administration municipale cela peut se traduire par une préoccupation axée sur les besoins concrets des individus vivants dans une ville-métropole comme Montréal plutôt que sur des projets de développement uniquement bon pour la croissance économique et parfois pour certains promoteurs. Bien que l’un peut soutenir l’autre.

Qu’a cela ne tienne, pour paraphraser notre nouvelle mairesse, 375 ans après Jeanne Mance, dont la force de caractère n’est plus à démontrer, les Montréalistes se sont donnés une femme pour tenir le fort et les cordons de la bourse. En espérant, qu’après les politesses d’usage, les gouvernements d’Ottawa et de Québec ainsi que le milieu des affaires de Montréal et du Montréal métropolitain soient capables de travailler avec la nouvelle administration montréalaise.

En passant, on attend toujours la publication d’un communiqué officiel de la part du diocèse de Montréal prenant acte du résultat de l’élection pour féliciter la victoire de Valérie Plante, nouvelle mairesse de Montréal et surtout première mairesse de Montréal en ce 375è anniversaire la notre fondation. Doit-on comprendre que le projet de béatification de la princesse Zita de feu le royaume Austro-Hongrois obnubile « nos saintetés » diocésaines au point de passer outre à la vie montréalaise?

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