BROUAGE, LA VILLE, SON ÉGLISE, SON MÉMORIAL SON CHAMPLAIN (1567/ 1574?-1635)

 

église s. Pierre.s. Paul (BROUAGE)

  (L’église Saint-Pierre et Saint-Paul de Brouage. Construction terminée en 1608. Édifice inscrit au titre des monuments historiques de France en 1931)

                             

S.PIERRE. S PAUL. BROUAGE

(Vue de l’intérieur de l’église Saint-Pierre et Saint-Paul. Le sol de l’église est couvert de nombreuses dalles funéraires qui datent du XVIIè siècle et sous lesquelles reposent d’anciens gouverneurs, militaires et riches commerçants d’autrefois)

 

BROUAGE 1

(L’épopée de l’Isle Sainte-Croix. 1604. Premier établissement français en Amérique du Nord. Sous le commandement de Pierre Du Gua de Mons. Champlain faisait partie du voyage. Don du Nouveau-Brunswick représenté par M. Richard Hatfield, premier ministre. 1982. Réalisation: Nicolas Sollogoub)

 

BROUAGE 2

(Fondation de la ville de Québec par Samuel de Champlain. 1608. Don de la ville de Québec représentée par M. Jean Pelletier, maire. 1983. Réalisation: Nicolas Sollogoub)

 

BROUAGE 3

(Hommage à la cité de Brouage. Don de l’État français conjointement avec la région Poitou-Charente, le département, la commune, le Comité du mémorial et la paroisse. 1987. Carton et maquette: Nicolas Sollogoub. Réalisation: Jacques Viviani)

BROUAGE 4

(Souvenance: L’Ontario au temps de la Nouvelle-France. Don de l’Ontario représentée par M. Bob Rae, premier ministre. 1991. Réalisation: Stephan Taylor)

 

BROUAGE 5

(Le bienheureux François de Montmorency-Laval (1623-1708). Don particulier de Mme Simone Guichard. 1995. Réalisation: Nicolas Sollogoub)

 

BROUAGE 6

(Le Québec au fil de son histoire. Don du Québec représenté par Mme Diane Lemieux, ministre d’État à la Culture et aux Communications. 2001. Réalisation: Nicolas Sollogoub)

 

BROUAGE 7

(Les Origines de Montréal (1642). Don de la ville de Montréal représentée par M. Gérald Tremblay. 2007. Réalisation: Nicolas Sollogoub)

 

BROUAGE 8 (AlCaribou)

(Jeanne Mance. 2015. Réalisation: Nicolas Sollogoub)

(En attente pour 2017-2018, un vitrail dédié à Marguerite Bourgeoys)

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SOLLOGOUB

(Nicolas Sollogoub. 1925-2014. À Montréal en 2011. Photo: LE DEVOIRAnnick MH de Carufel)

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Magritte.Pipe.

(Ceci n’est pas une pipe. René Magritte.1898-1967)

CHAMPLAIN

(Ceci n’est pas Champlain. Faux portrait de Samuel de Champlain à partir d’une gravure de Michel Particelli, un financier au service du roi, par Balthazar Moncornet en date de 1654. Bibliothèque et Archives du Canada)

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(Situation géographique de la région de Charente-Maritime)

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Brouage (Charente-Maritime) c’est la ville natale de Samuel de Champlain (1567/1574?-1635) connu comme le fondateur de l’Habitation de Québec (1608). Ce grand cartographe, navigateur et explorateur a donné son nom à un pont qui enjambe la rive nord et la rive sud du Saint-Laurent à Montréal. Lorsque récemment, le gouvernement fédéral décida de la construction d’un nouveau pont pour remplacer l’ancien devenu, précocement vétuste, il a eu la velléité et le malheur d’en vouloir changer le nom (2014).

Hé bien, croyez le ou non, il y eut à Montréal voire même au Québec une levée de bouclier pour défendre la nomination du nouveau pont. Pour les Montréalais, l’ancien pont Champlain devait être remplacé par un nouveau pont au nom de Champlain . Le gouvernement fédéral de l’époque (gouvernement Harper. 2006-2016) soucieux d’éviter la grogne populaire quelques mois avant l’élection de 2016 et, de ne surtout pas perdre la face devant les Montréalais et les Québécois, décida au final de remplacer le nom du pont Champlain par le pont Samuel de Champlain! Le gouvernement Harper ayant, tout de même, plus ou moins perdu la face dans le dossier de la nomination du pont Champlain perdit en plus l’élection d’octobre 2015. Et, depuis ce temps, l’on ne voit plus la face de M.Harper!

À coup sûr, l’on peut associer le nom de Champlain à la tentative finalement réussie d’une habitation en Acadie (1604) sous la gouverne, tout de même, de Pierre Du Gua de Mons. Mais par définition, l’on associe plutôt Champlain à la fondation de l’Habitation de Québec. Mais il ne faut pas oublier que Champlain a foulé le sol de la future Ville-Marie.

En effet, la curiosité de Champlain en tant que cartographe et explorateur de la côte est de l’Amérique du Nord, a fait en sorte, qu’en 1611, il s’est arrêté sur la pointe de terre circonscrite par le fleuve Saint-Laurent et la petite rivière Saint-Pierre sur laquelle il créa la place Royale autour de laquelle sera construite, quelque trente ans plus tard, la bourgade fortifiée de Ville-Marie (1642). Cet espace sera connu plus tard sous le nom de la Pointe-à-Callière (Hector Callière) d’où est né le Musée d’archéologie et d’histoire de Montréal situé sur la Pointe-à-Callière! Comme dit le poète toutt est dans toutt.

Hé bien, imaginez-vous, chers lecteurs et chères lectrice que les bonnes gens de Brouage ont décidé de créer un Mémorial dédié à la fondation de la Nouvelle-France. Ce Mémorial de la Nouvelle-France se décline artistiquement et principalement par l’équivalent de huit vitraux (en attente d’un neuvième) installés à travers la pierre de l’église Saint-Pierre et Saint-Paul de Brouage.

Nous avons reçu ces dernières semaines un membre très pro-actif du comité du Mémorial de la Nouvelle-France de Brouage en la personne de M. Thaddée Grzresiak. Avec un nom de famille comme cela ça fait plus polonais que français. Effectivement, M. Grzesiak est un Français d’origine polonaise! Et, en ce temps d’Euro 2016, cela nous a permis de parler foot, d’autant plus qu’au moment d’écrire ces lignes la France et la Pologne se sont qualifiées pour les quarts de finale et que malheureusement, l’Angleterre vient de connaître, en l’espace de quelques jours un second Brexit, cette fois-ci face à l’Islande, l’équipe cendrillon de l’Euro 2016.

C’est une première prise de contact avec Brouage mais c’est probablement le début de ce qui pourrait aboutir à une Amitié Montréal-Brouage ou Amitié Brouage-Montréal. Nous savons que M. Grzesiak a rencontré des soeurs de la Congrégation de Notre-Dame (c.n.d.), des Religieuses Hospitalières de Saint-Joseph (r.h.s.j.) ainsi qu’une bonne partie du gratin de Montréal dont nous même sans oublier l’incontournable, abbé Marcel Lessard, la référence du diocèse de Montréal, en ce qui a trait aux liens et aux amitiés Montréal/Nouvelle-France depuis près de vingt-cinq ans (1992-2016…). Comme vous le constatez la modestie nous sied bien!

Nous reviendrons sous peu sur ce futur ancrage entre Brouage et Montréal parce que ce Mémorial de la Nouvelle-France qui se décline artistiquement en huit vitraux (en attente d’un neuvième) en l’église Saint-Pierre et Saint-Paul de Brouage, hé bien, ce neuvième vitrail sera dédié à la mémoire et à la vie engagée de Marguerite Bourgeoys (1620-1700) fondatrice de la Congrégation de Notre-Dame. Il pourrait être inauguré en 2017, en plein moment des célébrations du 375è de Montréal ce qui serait vivement souhaité ou au plus tard en 2018.

Et surtout, nous reviendrons sur le maître-verrier Nicolas Sollogoub (1925-2014) qui a créé la majorité des vitraux de Brouage mais aussi pour vous dire que M. Nicolas Sollogoub, malheureusement, plus ou moins connu dans notre ville, est cet artiste derrière les verrières d’un certain nombre de stations de métro de Montréal, particulièrement la station McGill!

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http://www.ledevoir.com/culture/actualites-culturelles/413888/nicolas-sollogoub-1925-2014-le-quebec-perd-un-pionnier-de-l-art-public

http://ici.radio-canada.ca/regions/montreal/2014/11/29/001-nom-futur-pont-champlain.shtml

 

LA BIBLIOTHÈQUE DES ORIGINES DE MONTRÉAL (1642-1701)

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(La Place Royale. Vue sur le Musée de la Pointe-à-Callière et des Douanes. Photo: Caroline Bergeron)

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(Montréal. Vue à vol d’oiseau de 1645 à 1670.)

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La rédaction de VILLE-MARIE EXPRESS est heureuse de présenter à ses lecteurs et ses lectrices une petite bibliothèque de livres et d’articles ayant trait aux origines de Montréal ou s’y rapportant de près.

Nous considérons de manière fort arbitraire le temps des origines de Montréal de 1642 à 1701. Mais un temps divisé en deux parties distinctes à savoir la période de l’épopée mystique 1642-1665 qui se clôt me semble-t-il avec le départ de Maisonneuve suivie du temps d’une reprise en main de la colonie autant par le roi que par les sulpiciens, nouveaux seigneurs de l’Île de Montréal depuis 1663 jusqu’à la Grande paix de Montréal qui apporte enfin une paix relative autant entre les tribus et nations amérindiennes qu’entre celles-ci et les colons français(1663/1665-1701).

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Allard, Michel et al., La Nouvelle-France 1534-1713, Guérin, Montréal, 1976.

Beaudoin, Léo, «Le tricentenaire de la Grande Paix de Montréal: août 1701», Histoire Québec, vol. 7, no 2, 2011, p. 25-42. (Sur http://Erudit.org).

Boileau, Gilles, «La grande Recrue de 1653», Histoire Québec, vol. 8, no 3, 2003. (Sur http://Erudit.org).

Boulet, Gilles, Lacoursière Jacques et Denis Vaugeois (éds), Le Boréal Express, Journal d’Histoire du Canada, Tome 1 (1524-1760), Tome 2 (1760-1810), Tome 3 (1810-1841), Septentrion, Québec, 2009-2010.

Bourgeoys, Marguerite, Les écrits de mère Bourgeoys: autobiographie et testament spirituel, Congrégation de Notre-Dame, Montréal, 1964.

Brault, Jean-Rémi (éd.), Les Origines de Montréal, Actes du colloque organisé par la Société historique de Montréal, Leméac, Montréal,1993.

Campeau, Lucien, Les finances publiques de la Nouvelle-France sous les Cent-Associés 1632-1665, Bellarmin, Montréal, 1975.

Campeau, Lucien, «Montréal, fondation missionnaire»L’Église de Montréal, 1990. (Une série d’articles).

Campeau, Lucien, «Paul Chomedey, sieur de Maisonneuve»Les Cahiers des dix, no 41, 1976, p. 157-174. (Sur http://Erudit.org).

Charbonneau, Hubert et al., Naissance d’une population. Les Français établis au Canada au XVIIè siècle, Paris/Montréal, PUF/PUM, 1987.

Daveluy, Marie-Claire, Jeanne Mance 1606-1673, Fides, Montréal-Paris, 1962.

Daveluy, Marie-Claire, La Société de Notre-Dame de Montréal 1639-1663, Son histoire, ses membres, son manifeste, Fides, Montréal-Paris, 1965.

Dechêne, Louise, Habitants et marchands de Montréal au XVIIème siècle, Boréal, Montréal, 1988 (réédition).

Deroy-Pineau, Françoise, Jeanne Le Ber, la recluse au coeur des combats, Bellarmin, Montréal, 2000.

Deroy-Pineau, Françoise, Jeanne-Mance, de Langres à Montréal, la passion de soigner, Bellarmin, Montréal, 1995.

Deslandres, Dominique, Dickinson, J. A. , Hubert, Ollivier (Dir), Les Sulpiciens de Montréal. Une histoire de pouvoir et de discrétion 1657-2007, Fides, Montréal, 2007.

Dickinson, John A., «La guerre iroquoise et la mortalité en Nouvelle-France, 1608-1666,» Revue d’histoire de l’Amérique française, vo. 36, no 1, 1982, p. 31-54. (Sur http://Erudit.org).

Dollier de Casson, François, Histoire de Montréal, Eusèbe Sénécal, Montréal, 1871.

Dollier de Casson, François, Histoire de Montréal 1640-1672, réédition de 1992 par Marcel Trudel et Marie Baboyant, HMH, Montréal, 1992.

Duquette, Jean-Pierre (dir.), Montréal 1642-1992, Hurtubise HMH, Ville LaSalle, 1992.

En collaboration, L’Hôtel-Dieu de Montréal (1642-1973), Les Cahiers du Québec, no 13, Collection «Histoire», Hurtubise HMH, Montréal, 1973.

Faillon, Michel, Vie de Mademoiselle Mance et histoire de l’Hôtel-Dieu de Ville-Marie en Canada, Paris, 1854.

Ferland-Angers, Albertine, «La Citadelle de Montréal (1658-1820)», Revue d’histoire de l’Amérique française, vol. 3, no 4, 1950, p. 493-517. (Sur http://Erudit.org).

Harel, Bruno, p.s.s., «Le Domaine du Fort de la Montagne (1666-1860), Montréal artisans, histoire, patrimoine, Société historique de Montréal éd., Fides, Montréal, 1979.

Harvard, Gilles, La grande paix de Montréal de 1701. Les voies de la diplomatie franco-amérindiennes, coll. «Signes des Amériques», Recherches amérindiennes au Québec, Montréal, 1992.

Jamet, Albert, Marguerite Bourgeoys 1620-1700, Presse catholique panaméricaine, Montréal, 1942.

Landry, Yves, Orphelines en France, pionnières au Canada: les Filles du Roi au XVIIè siècle, Montréal/Paris, Leméac/CNRS, 1992.

Landry, Yves (Éd.), Pour le Christ et pour le Roi, la vie aux premiers temps des premiers Montréalais, Art Global/Libre Expression, Montréal, 1992.

Lanctôt, Gustave, Montréal sous Maisonneuve 1642-1665, Beauchemin, Montréal, 1965.

Mondoux, Marie (soeur), L’Hôtel-Dieu, premier hôpital de Montréal (1642-1763), Thérien frères. Montréal, 1942.

Morin, Marie, Histoire simple et véritable, Les Annales de l’Hôtel-Dieu de Montréal, 1659-1725, éd. Ghislaine Legendre, Presses de l’Université, Montréal, 1979.

Oury, Guy-Marie, Aux sources d’une spiritualité, Spiritualité et Mission de Jérôme Le Royer de La Dauversière, Montréal, Religieuses Hospitalières de Saint-Joseph, 1991, pro manuscripto.

Oury, Guy-Marie, Jeanne Mance et le rêve de M. de la Dauversière, C.L.D., Tours, 1983.

Oury, Guy-Marie, «La liquidation judiciaire des biens de Jérôme Le Royer de La Dauversière et le financement de Montréal», Les Cahiers des dix, No 49, 1994, p. 51-73. (Sur http://Erudit.org).

Oury, Guy-Marie, L’homme qui a conçu Montréal, Jérôme le Royer, sieur de La Dauversière, Étude d’une spiritualité, Éd. du Méridien, Montréal, 1991.

Oury, Guy-Marie, «Pierre Chevrier, baron de Fancamp, co-seigneur de l’Île de Montréal» (Nouvelles Recherches), Les Cahiers des dix, no 47, 1992, 11-40. (Sur http://Erudit.org).

Petit, Jean et B. Peyrous, Créer un monde nouveau au XVIIè siècle. Jérôme Le Royer de la Dauversière, la France et le Canada, CLD Editions, Paris, 2016. (272 pages).

Pizelle, Jean-Paul et Romain Belleau, Jeanne Mance. De Langres à Montréal: une femme bâtisseuse, Le Pythagore, Chaumont, 2017.

Poirier, Jean, «Origine du nom de la ville de Montréal», Revue d’histoire de l’Amérique française, vol. 46, no 1, 1992, p. 37-44. (Sur http://Erudit.org).

Poissant, Simone, Marguerite Bourgeoys 1620-1700, Bellarmin, Montréal, 1993.

Rumilly, Robert, Histoire de Montréal, Fides, Montréal,1970-1974.

Tallon, Alain, La Compagnie du Saint-Sacrement (1629-1667), Spiritualité et société, Paris, 1990.

Triboulet, Raymond, Gaston de Renty 1611-1649, Un homme de ce monde, un homme de Dieu, Préface d’Henri Gouhier, Beauchesne, Paris, 1987.

Trudel, Marcel, «Les débuts d’une société: Montréal 1642-1663: étude de certains comportements sociaux», Revue d’histoire de l’Amérique française, vol. 23, no 2, 1969, p. 185-207. (Sur http://Erudit.org).

Vachon, André, «Dollier de Casson ou l’écriture à l’état naissant», Études françaises, vol. 28, no 2-3, 1992, p. 169-177. (Sur http://Erudit.org).

Les Relations des missionnaires jésuites (1632-1672), en version numérisée, Bibliothèque national du Québec.

http://bibnum2.banq.qc.ca/bna/numtxt/relations.htm

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ÉDITORIAL. UN JUBILÉ À LA HAUTEUR D’UN PEUPLE (1642-2017) SUITE ET FIN

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(Page couverture du livre Histoire du Montréal de François Dollier de Casson. Nouvelle édition critique par Marcel Trudel et Marie Baboyant)

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(Portrait de François Dollier de Casson 1681)

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Les célébrations d’un 375è anniversaire de la fondation d’une ville qui a participé à l’émergence d’un peuple doit être l’occasion de se permettre quelques petites « fantaisies » qui pourraient venir bousculer notre confort et notre indifférence.

Voici pourquoi, la rédaction de VILLE-MARIE EXPRESS émet certains souhaits que certaines personnes en poste de responsabilités pourraient voir à mettre en oeuvre. On apprend, incidemment, que le diocèse de Montréal vient, enfin, de procéder à la nomination d’un coordonnateur des projets diocésains en lien avec le 375è anniversaire de la fondation de Montréal en la personne de Monsieur Charles Langlois, p.s.s. Mis à part les activités protocolaires, conventionnelles et liturgiques, nous avons hâte de savoir qu’elles sont au juste les projets diocésains prévus au programme. D’autant plus que par cette nomination tardive, nos éminences diocésaines donnent l’impression de découvrir, tout à coup, le 375è de Montréal. Comme si le colloque sur Jérôme Le Royer de La Dauversière tenu à La Flèche et au diocèse du Mans (8-9 avril 2016) n’avait pas existé. Comme si la Société historique de Montréal et Ville-Marie Express n’était pas aux aguets et en contact avec nos amis Fléchois. Je pense à M. Jean Petit et son épouse Nicole, M. Christophe Maillet, M. François Cléret, curé de la paroisse Saint-Thomas de La Flèche , Mmes Jeanine Blanche, r.h.s.j., et Armande Nicole, r.h.s.j. . Michel Boissinot. Sans oublier M. Jean-Paul Pizelle de Langres (Jeanne Mance), Mme Marie-Claire Feisthauer et M. Claude Feisthauer (Langres) et M. Jacques Cousin de Neuville-sur-Vanne (Maisonneuve). Qu’on nous permette de se demander ce qu’il y aura à coordonner. M’enfin comme disait Gaston Lagaffe.

Pour revenir à nos doléances, d’abord deux documents d’archives mériteraient d’être rapatriés temporairement à Montréal en 2017 concernent étroitement les origines de Montréal. Le premier est un brouillon corrigé et annoté, rédigé de la main même de Jérôme le Royer, donc un olographe, si l’on se fie à dom Guy-Marie Oury. Ce brouillon c’est le Dessein des Associés de Montréal, il se trouve aux Archives du Séminaire Saint-Sulpice à Paris.

Le deuxième document d’archive s’intitule Histoire du Montréal de François Dollier de Casson (1672) qui est, en quelque sorte, la première rédaction d’une histoire de Ville-Marie. Une photocopie du manuscrit original serait conservée à la bibliothèque Mazarine de Paris (Marie Baboyant et Marcel Trudel) tandis que selon les dires de dom Guy-Marie Oury, l’original se trouverait à la bibliothèque du séminaire de Saint-Sulpice à Paris.

Dans un tout autre ordre d’idée, nous avons mis la main sur une pièce de théâtre écrite par la romancière Laure Conan (1845-1924) intitulée Aux jours de Maisonneuve. Ce drame historique en cinq actes est une adaptation pour le théâtre de son roman l’Oublié, ouvrage littéraire couronné par l’Académie française en 1903 (prix Montyon).

Le roman comme la pièce raconte par l’entremise de l’imagination de l’auteure les amours du sergent-major Lambert Closse, l’un des hommes les plus appréciés de la jeune colonie, et d’Élizabeth Moyen autour des années 1660. Gravitent autours des deux principaux personnages, Maisonneuve, Jeanne Mance, Marguerite Bourgeoys, Monsieur de Queylus, Dollard et ses compagnons, M. et Mme D’Ailleboust.

La pièce fut créée le 21 mars 1921, par une troupe d’amateurs sur la scène du Monument national à Montréal. Malheureusement, la pièce n’a pas eu la même appréciation que le roman. Qu’importe, rares sinon inexistantes sont les oeuvres théâtrales québécoises mettant en scène l’époque de la colonie de Ville-Marie. Alors il serait à souhaiter qu’une troupe semi-professionnelle voire même professionnelle permettent aux Montréalais d’aujourd’hui de la voir et de l’apprécier.

L’an dernier, le 25 mai, plus précisément, le conseiller municipal de Marie-Victorin, Guillaume Lavoie dans un texte publié dans Le Devoir intitulé « Qu’en est-il de la dimension historique? » s’alarmait avec d’autres du peu de présence de l’histoire dans les activités du 375è.

À l’époque, nous avons eu un rendez-vous manqué avec M. Lavoie pour une proposition de projet. Nous tenterons sous peu une relance. Notre proposition concerne le Jardin botanique de Montréal. Pourrait-il être possible que cet espace vert porte le nom de Jardin botanique Marie-Victorin. Puisqu’il existe un Planétarium Rio Tinto Alcan sur le même lieu, il nous semble que l’ajout du nom du fondateur de ce Jardin soit dans l’ordre du possible et du souhaitable.

Le fameux vitrail de Jérôme Le Royer que l’on trouve et voit par hasard en se promenant sur les Cours Le Royer mériterait ne serait-ce que pendant l’année du 375è d’être pourvu d’un éclairage artificiel lorsque le soleil nous fait défaut que ce soit le jour ou la nuit. On objectera que puisque c’est un vitrail, il est à la merci du soleil. Qu’à cela ne tienne, un éclairage artificiel lui donnerait du lustre de jour comme de nuit surtout en ce 375è.

Je ne peux terminer cet éditorial rédigé en deux parties sans justifier un tant soit peu son intitulé à savoir Un jubilé à la hauteur d’un peuple (1642-2017). En quoi la célébration et la commémoration de la fondation d’une ville peuvent revendiquer vouloir être à la hauteur d’un peuple?

D’abord à l’instar de la fondation de Québec (1608), la fondation de Montréal (1642) doit être considérée comme ayant été à la base de la naissance d’un peuple issu de la France, à l’époque monarchique et catholique, et qui après bien des turbulences et des insouciances a su malgré tout ne pas juste survivre mais surtout résister et tenter, parfois vainement, parfois vaillamment, de vivre en tant que peuple dans la langue de Molière, de Voltaire, de Vignault, de Tremblay, et j’en passe.

Que cela plaise ou non, il nous faut savoir qu’il fut un temps, où l’Amérique boréale pouvait revendiquer le nom d’Amérique française qui se déployait sur un très grand territoire. Mais les aléas de l’histoire, particulièrement la Conquête britannique de 1760 puis la force de développement des États-Unis ont fait en sorte qu’en Amérique, nous sommes numériquement 2% de parlants français. Mais 80% ou presque au Québec.

Mais encore pire sous l’Empire britannique de 1760 à nos jours, on nous a mis sciemment en minorité partout dans les autres provinces et territoires sauf au Québec (80% approx.). Hélas, les héritiers du rapport Durham sont toujours à l’oeuvre pour tenter, inexorablement, de nous mettre ici aussi en minorité car ils savent très bien que la loi du nombre fait fi de tout. Bien sûr, il n’en tient qu’à nous de passer de statut de minoritaire à un statut de majoritaire mais cela c’est une autre affaire.

Donc, célébrer et commémorer la fondation de Montréal ce n’est pas seulement se divertir, s’éclater et surtout se travestir en anglais pour inciter les touristes à venir à Montréal en 2017 mais c’est d’abord se souvenir que le groupe de fondateurs et de fondatrices, que ce soit de la première, de la deuxième ou même de la troisième recrue, chacun et chacune à leur manière, n’ont pas seulement été à l’origine de la fondation d’une ville que ce soit Québec ou Montréal et celles qui ont suivie mais que ces fondations ont été le socle sur lequel s’est développé un peuple particulier en Amérique. Les Français d’Amérique devenus par la force des choses les Québécois, Cela sans oublier, le peuple Acadien et les minorités franco-canadiennes.

Et puis, quand on dit cela, ça ne veut pas dire qu’on n’aime pas les « autres » et puis que l’on est grégaire et obtu. Vous allez voir au cours de l’été 2016 avec l’Euro (soccer) qui commence dans quelques jours (10 juin-10 juillet)  et les Jeux de Rio (5 août -21 août)  ce que c’est que le sentiment national. Quand l’Italie, l’Ukraine ou même la Turquie gagnera un match de foot, vous allez entendre selon le quartier que vous habitez la symphonie des klaxons pour dire comment on est heureux pour « notre » Italie, pour « notre » Ukraine, pour « notre » Turquie.

Et ce sentiment national se transmet de génération en génération sans savoir toujours comment l’expliquer. Allez vous asseoir à une terrasse de la Petite-Italie un jour de match de la Squadra Azzura (l’équipe italienne), vous n’y verrez pas que des vieux papi mais des jeunes adultes, des familles qui n’attendent qu’un but de l’Italie pour crier, s’époumonner et se réjouir du succès de leur équipe « nationale ».

Ouf! Tout ce grand détour pour expliquer nos attentes face aux célébrations et aux commémorations de la fondation de Montréal que nous voulons à la hauteur d’un peuple! D’un peuple comme les autres! Voire même d’un peuple mieux que les autres!

P. S. Ayant eu une mère italienne et un père québécois (canadien-français) pendant l’Euro mon coeur balance entre l’Italie et la France. Mais qu’importe, comme je demeure tout près de la Petite-Italie c’est là que je vais fêter! En attendant d’avoir une équipe québécoise même à l’intérieur de la confédération canadienne à l’instar des États constitutifs du Royaume-Uni comme l’Angleterre, l’Irlande du Nord et le Pays de Galles sans oublier l’Écosse qui, malheureusement, ne s’est pas qualifiée pour l’Euro 2016, trop épuisée par le référendum! Notre coup de coeur ira à l’Italie et à la France!

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LECTURES SUGGÉRÉES

Marcel Trudel et Marie Baboyant, L’Histoire du Montréal de François Dollier de Casson, Éditions Hurtubise HMH, Montréal, 1992.

Baboyant, Marie, Une mise à jour de l’histoire du Montréal de François Dollier de Casson (1672) dans Les Origines de Montréal, Actes du colloque organisé par la Société historique de Montréal, textes colligés par Jean-Rémi Brault, Leméac, 1992.

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L’article de Guillaume Lavoie, conseiller municipal du secteur Marie-Victorin.

http://www.ledevoir.com/politique/montreal/440899/375e-anniversaire-de-montreal-qu-en-est-il-de-la-dimension-historique