ELLE S’APPELAIT RENÉE CLAUDE (1939-2020)

Rue de la Montagne. Serge BRUNONI. Acrylique 36 X 48 pouces. Galerie d’art IRIS.

(Devanture de l’école Ignace-Bourget. Connue anciennement sous le nom de l’Académie Ignace-Bourget. Photo: MTLURB.com)

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En effet, elle s’appelait Renée Claude de son nom d’artiste. J’avais dix ans quand je l’ai connu. Oui, oui dix ans. Je l’avais vu en compagnie de Stéphane Venne. Ils sortaient, tous les deux, d’un commerce de nettoyeur sis sur la rue de la Montagne jouxtant l’école primaire Ignace-Bourget que je fréquentais à l’époque. Nous sommes en 1969, en plein mouvement de la contre-culture, du refus de faire la guerre au Vietnam, du «  flower power  » et de l’amour libre.

Quelle ne fut pas ma surprise, d’entendre en 1970 une chanson qui parlait des enfants de la rue de la Montagne. Je m’y suis d’abord reconnu jusqu’à ce que plus tard, rendu adulte, je me suis rendu compte que les enfants de la rue de Montagne faisaient principalement référence aux adultes de l’ère du temps avec des fleurs dans les cheveux!

Cela dit, en Renée Claude le Québec et le Canada français perd l’une de ses grandes interprètes. De celles que l’on peut classer dans la même catégorie que Pauline Julien et Monique Leyrac. Au Québec, il est toujours plus difficile de voir la grande faucheuse venir nous prendre nos monuments culturels et/ou politiques. Nous avons toujours l’inquiétude de n’être pas en mesure de voir les générations futures les remplacer.

Pourtant, malgré notre américanisation culturel rampante à l’instar de l’ensemble des aires géographiques occidentales et des peuples voulant se mettre à la mode, nous finissons toujours par sortir un beau et bon lapin du chapeau afin de faire perdurer dans le temps, notre culture française et québécoise. Ce qu’on appelait à une certaine époque l’idée de Survivance et qui ne se résumait pas à sortir, seulement, la tête de l’eau mais bien plutôt de persister dans l’être d’un peuple. C’était l’idée de durer voire de perdurer tout en s’améliorant.

Madame Claude, Renée de son prénom, a chanté les grands auteurs classiques du répertoire français, Brassens, Ferré, sans oublier les auteurs québécois, principalement Stéphane Venne, Jean-Pierre Ferland, Luc Plamondon. Discrète de nature dans sa vie personnelle, Renée Claude se révèle en nous laissant une voix douce, chaleureuse jamais agaçante ou irritante.Une voix qui habite les chansons qu’elle prenait le temps d’interpréter.

Je suis passé récemment sur la rue de la Montagne, j’ai revu la devanture de l’école Ignace-Bourget qui redeviendra sous peu une école avec de vrais enfants comme à mon époque (1969-1970). Hélas! le commerce de nettoyeur n’existe plus. Mais la rue et sa chanson éponyme existent encore. Merci Renée Claude. Merci Stéphane Venne.

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La chanson de la rue de la Montagne par Renée Claude sur Youtube.

https://www.youtube.com/watch?v=CeMYBDIW_ss

LA RUELLE BEAU DOMMAGE

 

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(La murale reproduit à l’identique ou presque la photo-pochette du premier album de Beau Dommage de 1974*: photo de la murale l’arrondissement Rosemont-Petite-Patrie)

* Je précise à l’identique ou presque puisque fenêtre oblige, il était impossible pour les muralistes de masquer la fenêtre de la maison qui donne sur le côté de la ruelle.

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C’est le lundi 22 juin 2015, que l’arrondissement Rosemont-Petite-Patrie a rendu hommage à la formation musicale Beau Dommage. D’abord en nommant une ruelle au nom du groupe et en imageant le tout par le dévoilement d’une murale reproduisant la photo-pochette de leur premier album en 1974. Accompagné des sept membres du groupe, le maire de l’arrondissement, François William Croteau a procédé à l’inauguration officielle.

La murale est l’œuvre de Jérôme Poirier, artiste-peintre et sculpteur originaire de Rosemont. La murale a requis l’équivalent de deux cents heures de travail. Travail colossal partagé entre le muraliste en chef et deux assistantes, Geneviève Boudreau et Sylvie Caya.

(Source d’information première: le site web de l’arrondissement Rosemont-Petite-Patrie; Source seconde: ICI Radio-Canada Première)

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C’est dans cet album éponyme que l’on retrouve la célèbre chanson d’allure printanière et estivale Tous les palmiers dans laquelle est mentionnée le fameux 6760 St-Vallier, Montréal. Par le fait même de cette inauguration et de cet honneur, l’on a pu mettre fin à une très grande énigme.

En effet, tous les amateurs de Beau Dommage ont âprement discuté et débattu pour savoir si c’était bien 6760 ou 7760, car à l’écoute de la pièce ce n’était pas toujours évident. La preuve irréfutable est toute simple. La rue St-Vallier ne se prolongeant pas vers le nord plus haut que la rue Jean-Talon, il est techniquement impossible qu’existe une adresse civique 7760 St-Vallier! Et vlan!

À tout seigneur tout honneur la plage musicale Tous les palmiers sera la première du groupe qui figurera dans la rubrique Montréal en chanson. La première et non la dernière puisque s’il y a un groupe ou un interprète qui a chanté énormément Montréal, c’est bien Beau Dommage.

MONTRÉAL EN CHANSONS

De tout temps, les artistes et chansonniers ont chanté un coin de pays, une région particulière mais aussi et surtout les villes. Cette rubrique Montréal en chansons mettra à la disposition de nos lecteurs et lectrices une discographie sélective de chansons qui expriment non seulement Montréal mais aussi ses rues, ses quartiers et surtout ceux et celles qui l’habitent. En guise de première capture de chanson, VILLE-MARIE EXPRESS vous offre cette pièce composée et interprétée par Éric Charden (1970) tout simplement intitulée Montréal.

Paroles

Dieudonné vit dans les montagnes/Son fils est parti pour Montréal/Comme ses vieux arbres il rougit/Le sang de son sang à la ville est parti

Na, na, na, na/Perdu dans Montréal/Na, na, na, na/Il oublie les montagnes/ Na, na, na, na/Perdu dans Montréal/Na, na, na, na/Il oublie toute sa vie

Ford Mustang rue St-Laurent/Il regarde passer les gens/Bric à brac il veut tout faire/Quand soudain il pense à son vieux père

Reprise du refrain

Valérie rue Ste-Catherine/Un coup de soleil dans un film/La liberté c’est plus fort que lui/Un jour Montréal aura grandi

Reprise du refrain