ÉDITORIAL. UN JUBILÉ À LA HAUTEUR D’UN PEUPLE (1642-2017)

logo (Groupe CNW/Société des célébrations du 375e anniversaire de Montréal)

b(Groupe CNW/Société des célébrations du 375e anniversaire de Montréal)

(Logo du slogan de la Société des célébrations du 375è)

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Reconnaissez-vous ce logo? Est-ce la première fois que vous le voyez? Si oui, ne vous inquiétez pas car vous aurez l’occasion de le revoir pendant au moins 375 jours. En effet, les festivités du 375è dureront 375 jours. Ainsi l’ouverture officielle des célébrations du 375è aura lieu le 21 décembre 2016.

Quand vous prenez le temps de décrypter le slogan de ce logo qui commence par Vive Montréal, cela ne vous rappelle-t-il pas un certain général venu de la mère-patrie qui, enfin nous avait retrouvés, et qui en conclusion de son célèbre discours sur le balcon de l’Hôtel-de-Ville de Montréal avait dans un élan de fièvre qui lui rappelait le temps de la Libération, s’était écrié « Vive Montréal…Vive le Québec… Vive le Québec libre… » On connaît la suite au plan diplomatique et politique.

Les relations diplomatiques franco-québécoises sont passées de l’ingérence politique gaullienne non indifférente à la fameuse notion de non ingérence, non indifférence pour aboutir depuis plusieurs années, peu importe la formation gouvernementale, dans une quasi-indifférence de l’histoire profonde de ce qui nous uni. Nous sommes loin du lien de proximité entre la France et le Québec qui permettait au général de parler de « Mon ami Johnson » (1966-1968) quand il parlait du premier ministre du Québec de l’époque.

Cela dit, venons-en à notre propos. Il ne faudra pas être naïf. Les célébrations du 375è seront, occasionnellement, contaminées par les célébrations marquant le 150è anniversaire de la Confédération canadienne. Nous en voulons pour preuve le projet d’illumination du pont Jacques-Cartier sous gestion d’une société fédérale pour lequel sur le site de la Société du 375è on y annonce que « Nous sommes fiers d’annoncer, dans le cadre du 150è anniversaire de la Confédération et du 375è de Montréal, la mise en lumière interactive du pont Jacques-Cartier grâce à la collaboration du gouvernement du Canada ». Comme on le constate, nos deux Sociétés de jubilaires pratiquent avec élégance le concept de non ingérence non indifférence!

La revendication de visibilité du gouvernement fédéral dans les différents projets québécois n’est pas nouvelle et elle s’explique par le contentieux historique entre les deux ordres de gouvernements depuis au moins la Révolution tranquille. Et pour la petite histoire, on pourrait même revenir au premier ministre du Québec Maurice Duplessis (1936-1939/1944-1959) avec sa célèbre injonction « Rendez-nous notre butin » en s’adressant au gouvernement fédéral. Cela dit, la participation financière du gouvernement fédéral pour les célébrations du 375è n’a pas la même signification que le financement des célébrations du 150è de la Confédération canadienne.

Dans le cas des premières, l’on célèbre la dimension historique d’un projet de fondation d’une société coloniale qui, bon an mal an, au fil des siècles, s’est développée jusqu’à aujourd’hui en donnant naissance à une ville. La deuxième ville française au monde après Paris! Dans le deuxième cas, l’on célèbre un système politique dans lequel, qu’on le veuille ou non, l’État québécois est annexé politiquement à une autre majorité qui détient par les différentes institutions fédérales (Chambres des communes, Sénat, et le reste) 75% du pouvoir politique.

Quand on n’a pas la mémoire courte, l’on se rappelle une certaine commission Gomery, qui avait étalé l’ensemble des stratagèmes du Ministère des Travaux publiques du gouvernement fédéral pour s’assurer une hyper-visibilité à différents événements en territoire québécois soutenue par une comptabilité créative. On connaît la suite.

Qu’on nous comprenne bien. Jusqu’à nouvel ordre, le gouvernement fédéral perçoit des taxes et impôt au Québec et il est de mise qu’il participe à divers financements au Québec. Il ne faut jamais perdre de vue que le Trésor public autant provincial que fédéral c’est le résultat des taxes et impôt venant des contribuables. Quant à nous, nous serons attentifs sur la possibilité de copinage trop flagrant entre le 150è et le 375è. Sûrement au grand déplaisir de notre bon maire Coderre! Qu’en sera-t-il au juste de tout cela en 2017? On connaîtra la suite sous peu.

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(Logo de la Société des célébrations du 375è. À ne pas confondre avec le logo du slogan du 375è)

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(Logo du Sesquicentenaire du Canada 1867-2017)

(La bande-annonce du projet d’illumination du pont Jacques-Cartier)

(Un morceau d’anthologie de l’histoire du Québec. Le discours de 6 minutes du général De Gaulle au balcon de l’Hôtel-de-Ville le 24 juillet 1967)

(Un petit bijou anecdotique ayant trait à une histoire de microphone mettant en scène le général De Gaulle et le maire de Montréal Jean Drapeau qui ici n’a pas été à la hauteur des idéaux de sa jeunesse. Voire entre autre son opposition à la conscription lors de la Deuxième Guerre mondiale 1939-1945)

JÉRÔME LE ROYER, SIEUR DE LA DAUVERSIÈRE (1597-1659)

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(Jérôme Le Royer de La Dauversière. Vitrail au Cours Le Royer (Vieux-Montréal). Oeuvre de Pierre Osterrah, maître verrier et sculpteur)

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(Une section de la rue Le Royer dans le Vieux-Montréal transformée en promenade appelée Les Cours Le Royer, bordée d’anciens magasins-entrepôts datant des années 1861-1872 maintenant aménagés en appartements et en bureaux. Photo: Normand Rajotte réalisée pour l’ouvrage L’histoire du Vieux-Montréal à travers son patrimoine, 2004.)

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LIMINAIRE

17 Mai 2016, jour pour jour, date anniversaire de la fondation de Montréal, VILLE-MARIE EXPRESS présente très succinctement, l’homme derrière ce projet de fondation missionnaire sur l’île de Montréal. Nous saluons particulièrement, nos religieuses hospitalières de Saint-Joseph sises à Montréal sans oublier celles de La Flèche, héritières de la spiritualité et du dévouement voulu par leur fondateur. Nous avons aussi une pensée pour Marie de La Ferre, co-fondatrice de votre communauté.

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Jérôme Le Royer de La Dauversière. Il fut un temps où une commission scolaire de Montréal en portait le nom. Mais dans la foulée d’une reconfiguration du nombre de commissions scolaires au Québec, l’on en profita pour liquider cette appellation au profit de la commission scolaire de la Pointe-de-l’Île. Ça au moins l’avantage d’être moins long à écrire. Admettons tout de même que c’est joli. Malgré tout, avouons que la toponymie montréalaise continue à mettre à mal sa mémoire historique. Soyons beau joueur et signalons, tout de même, que la commission scolaire de la Pointe-de-l’Île a en son sein une école primaire du nom de La Dauversière qui longtemps porta le nom de Jérôme Le Royer!

Mais pour certains, Jérôme Le Royer de La Dauversière est le vrai fondateur de Montréal bien qu’il n’y ait jamais mis les pieds! Pour d’autres, c’est l’homme derrière le projet de Montréal ce qui n’est nullement faux au contraire. Et pour dom Guy-Marie Oury o.s.b. (1929-2000), et pour plusieurs, Jérôme Le Royer est l’homme qui a conçu Montréal.

En fait, Jérôme Le Royer, est, en quelque sorte et à sa manière, fondateur, homme derrière le projet de Montréal et celui qui l’a conçu. Il en aurait eu la vision au sens propre comme au sens figuré (1631). Il en a été l’âme, le catalyseur des énergies humaines qu’il sollicitait. Pour nous, en langage d’aujourd’hui, nous pouvons dire que l’homme de La Flèche (France) a été l’idéateur de ce projet. Il visualisait dans sa tête le Montréal qu’il envisageait de bâtir ou plutôt de faire bâtir par des cohortes de colons encadrés par des personnes de haute compétence mais surtout audacieuses. Mais une des choses qu’il n’avait pas prévue, c’est la résistance acharnée de la nation iroquoise à la venue et à l’installation des colons français en Amérique du nord et particulièrement sur l’île de Montréal. Là où jadis, une tribu iroquoise y avait installée son village du nom d’Hochelaga.

Jérôme Le Royer naît à La Flèche (France) en 1597, une petite ville en Anjou aujourd’hui située dans la Sarthe. On parle d’une population approximativement de 5000 habitants dont au moins un millier sinon davantage sont d’âge scolaire ou étudiant. Et qu’est-ce qui explique un tel nombre d’étudiants? Tout simplement à cause du réputé collège Henri IV tenu par les jésuites (aujourd’hui devenu le Prytanée militaire) établit à La Flèche.

Dès l’âge de 11 ans, Jérôme fréquente ce collège où il aura comme condisciple le futur philosophe René Descartes. Cogito ergo sum cela vous dit de quoi? Le Je pense donc je suis de nos premiers cours de philosophie. Mais encore mieux, il eût comme confrère d’étude Charles Huault de Montmagny, futur premier gouverneur de la Nouvelle-France (1636-1648). Jérôme Le Royer venait à peine de terminer ses études (1617) que son père meurt l’année suivante. Il est l’aîné d’une fratrie de trois enfants. C’est en 1622 alors qu’il atteint ses 25 ans soit la majorité à l’époque, qu’il accède officiellement au poste de percepteur des tailles (percepteur d’impôt) comme l’avait été son père précédemment.

Il contracte mariage en 1621 avec Jeanne de Baugé avec laquelle il aura cinq enfants. En comptant sur l’appui indéfectible de Jeanne et sur sa complicité, Jérôme en homme d’action cumulera plusieurs charges qui le mèneront à voyager régulièrement et à grever son budget comme on verra plus tard. Mais toute sa vie active reposera sur une vie intérieure nourrie de prières intenses et d’une dévotion sans pareil envers la Sainte-Famille autant comme une réalité globale vivante et vivifiante qu’envers les trois personnes qui la composent à savoir Joseph, Marie et Jésus.

Le 2 février 1630, mû par une inspiration divine dans un moment de prière intense, il envisage de fonder une communauté de religieuses non cloîtrées au service du vieil hôpital de La Flèche. Avec l’appui moral et financier de son indéfectible ami Pierre Chevrier, baron de Fancamp, il fait retaper l’Hôtel-Dieu de La Flèche et dédie une chapelle au nom de Saint-Joseph et le confie à cette nouvelle communauté de soeurs soignantes connue désormais sous le nom des religieuses hospitalières de Saint-Joseph.

Le projet d’établissement d’une colonie à Montréal venu aussi d’une inspiration divine se confirme dans l’esprit de Jérôme le Royer autour de l’an 1635. À cette époque, il rencontre opportunément, Jean-Jacques Olier, fondateur de Saint-Sulpice qui est lui aussi intéressé par un tel projet missionnaire. Mais occupé et préoccupé par le relèvement et la rénovation de l’Hôtel-Dieu de La Flèche, Le Royer doit repousser de quelques années le projet de Montréal.

Mais autour des années 1639-1640 le projet d’établissement sur l’Île de Montréal devient une priorité. Bien que Jérôme Le Royer n’ait jamais mis le pied sur le sol de Ville-Marie, sa charge de travail n’en n’est pas moins hautement méritoire. En collaboration avec son ami le baron de Fancamp, il s’assure de l’envoi des premiers approvisionnements. Et cela du début à la fin. Par approvisionnements, l’on entend denrées, outils, artillerie, munitions et tout le nécessaire sans oublier le courrier. D’ailleurs, à La Flèche, un entrepôt au nom de Montréal est à disposition. Et cela, sans oublier, l’incessant travail de recrutement de colons.

Mais un projet de colonie missionnaire dans un territoire du Nouveau Monde ne peut être l’apanage d’un seul homme aussi doué et dévoué soit-il. Jérôme Le Royer peut compter sur l’appui actif et financier d’une confrérie du nom de la Société de Notre-Dame de Montréal (1639-1663) dont Jean-Jacques Olier deviendra le directeur en mars 1650. Cette confrérie est en quelque sorte un réseau de contacts, composée d’hommes et de femmes, liés par des objectifs communs et qui s’active afin de faire aboutir un projet collectif.

Pendant près de vingt ans (1639-1659), Jérôme Le Royer, tout en cumulant différentes tâches et fonctions à La Flèche et dans le pourtour de l’Anjou, s’est consacré corps et âme, comme disent les anciens, pour l’édification de Ville-Marie. Il mourut en 1659, usé par le travail, les soucis, les préoccupations, et lesté par des dettes liées à ses différents engagements et particulièrement de son projet de colonisation missionnaire.

Mais pour les Fléchois comme pour les Montréalais, Jérôme Le Royer se classe dans la catégorie des Hommes d’exception. Épaulé par les membres de la Société Notre-Dame de Montréal, il a pu au fil du temps réunir autour du projet de Ville-Marie, des personnes comme Maisonneuve, Jeanne Mance, Marguerite Bourgeoys dont les fruits sont encore visibles et palpables aujourd’hui en notre sol montréalais et en nos murs.

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LECTURES CONSULTÉÉS

Beaulieu Bertille, r.h.s.j., Jérôme Le Royer de La Dauversière 1597-1659, Les Religieuses Hospitalières de Saint-Joseph, Montréal, 1994.

Oury, Guy-Marie, «La liquidation judiciaire des biens de Jérôme Le Royer de La Dauversière et le financement de Montréal», Les Cahiers des dix, no 49, 1994, p.51-73. (Article retracé sur le site Erudit.org)

Oury, Guy-Marie, «Le projet missionnaire de M. De La Dauversière, Premier Seigneur de Montréal», Études d’histoire religieuse, vol.59, 1993, p. 5-23. (Article retracé sur le site Erudit.org)

Oury, Guy-Marie, «Pierre Chevrier, baron de Fancamp, co-seigneur de l’Île de Montréal (Nouvelles Recherches), Les Cahiers des dix, no 47, 1992, 11-40. (Article retracé sur Erudit.org)

 

LECTURE SUGGÉRÉE

Brault, Jean-Rémi (dir.), Les Origines de Montréal, Actes du colloque organisé par la Société historique de Montréal, Leméac, Montréal, 1992.

 

 

 

 

 

 

16 MAI 2016. LES RELIGIEUSES HOSPITALIÈRES DE SAINT-JOSEPH FONT LA NOUVELLE

 

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(Comme indiqué dans la légende, voici par vue aérienne l’ensemble du site des Religieuses Hospitalières de Saint-Joseph. Source: Google Maps. Cliquez une première fois sur la photo, puis cliquez deux fois pour un meilleur focus)

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Nous apprenions ce lundi 16 mai, à la veille du 374ème anniversaire de la fondation de Montréal (17 mai 1642) ce qui semble être un heureux dénouement entre la communauté des Religieuses Hospitalières de Saint-Joseph et la Ville de Montréal, sous l’administration du maire Denis Coderre, qui va acquérir les terrains et les bâtiments de la communauté dans le secteur qui environne l’avenue des Pins, la rue Saint-Urbain et l’avenue du Parc afin d’en assurer la pérennité. Nous relayons pour de plus amples informations ce bel article ainsi que ce télé-reportage d’Anne-Marie Despatie sur ICI Radio-Canada.ca Info.

http://ici.radio-canada.ca/regions/montreal/2016/05/16/002-montreal-acquisition-religieuses-hospitalieres-patrimoine.shtml?isAutoPlay=1

 

 

 

 

 

 

CENT ANS DE COMMÉMORATION (1917-2017) DE LA FONDATION DE MONTRÉAL/VILLE-MARIE

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(La place d’Armes et le monument de Maisonneuve. Photo: Shane Mc Donald. Cliquez sur la photo. Le point focal se déplace)

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(La basilique Notre-Dame. Vue de l’intérieur. Photo: Shane Mc Donald. Cliquez sur la photo. Le point focal se déplace)

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Il fut un temps dans notre Québec tricoté serré et trempé dans l’eau bénite où le mois de mai était connu comme le mois de Marie. Époque révolue, époque inconnue, sinon de celles et ceux qui ont un certain âge ou un minimum de culture générale.

Or, historiquement parlant, le mois de mai devrait devenir le mois de Montréal afin de pouvoir nous préparer annuellement à la commémoration de la fondation de notre ville. L’année prochaine (2017), dans le cadre des festivités du 375ème, s’invitera aussi le 100ème anniversaire de la messe annuelle ainsi que des cérémonies civique et militaire soulignant l’arrivée le 17 mai 1642 de la première recrue de colons sur la désormais Pointe-à-Callière avec à leur tête Paul Chomedey de Maisonneuve et Jeanne Mance.

En effet, c’est en 1917 qu’est formé un premier comité de citoyens de Montréal afin de commémorer les débuts de la bourgade de Ville-Marie. Victor Morin (1865-1960), alors président de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, assumera aussi la présidence de ce comité et ce jusqu’en 1947. Cet éminent notaire et échevin municipal sera aussi président de la Société historique de Montréal de 1916 à 1928. Comme on le constate, Victor Morin est une figure incontournable de la première moitié du XXème siècle montréalais.

Les activités de commémoration des origines de Montréal tenues en 1917 s’étendent sur deux jours, soit les 17 et 18 mai. Elles débutent par une grand-messe pontificale célébrée, semble-t-il, non par l’archevêque de Montréal de l’époque Mgr Paul Bruchési (de santé fragile), mais plutôt par l’évêque auxiliaire Mgr Georges Gauthier (1871-1940) et le tout atteint son apothéose avec un Te Deum d’action de grâce entonné dans l’ancestrale basilique Notre-Dame.

Dans l’après-midi du 17 mai, la foule de participants est invitée à former des petits groupes pour une promenade historique dans les rues de Montréal. En fait, sous l’impulsion de Victor Morin, c’est le début d’une visite annuelle commentée du Vieux-Montréal afin de se coller à notre patrimoine historique situé dans ce lieu de mémoire de nos origines.

Et pour cette première promenade de 1917, d’éminentes personnes feront office de guides pour chacun des groupes constitués. Mis à part, M. Morin, que nous avons déjà présenté, l’on retrouve Aegidius Fauteux (1876-1941), historien, journaliste et auteur d’un dictionnaire biographique inachevé sur les Patriotes de 1837-1838 , Casimir Hébert (1879-1951), professeur de langue, bibliothécaire à la bibliothèque Saint-Sulpice ainsi que le président de la Société linguistique du Canada, Edouard-Zotique Massicotte (1867-1947), avocat de formation, journaliste, puis historien du folklore canadien-français avec son ami Marius Barbeau.

Cette promenade comme il se doit se termine à la place d’Armes où la foule réunie de nouveau entendra des discours dont celui de l’échevin du quartier Lafontaine de la Cité de Montréal mais avant tout, connu comme une sommité de l’époque, en médecine dentaire et qui fut aussi doyen de la faculté de médecine dentaire de l’Université de Montréal, Eudore Dubeau (1873-1953). Puis protocole oblige, une prise de parole du consul général de France, en la personne de Charles-Jules-Joseph Bonin.

Le lendemain 18, un comité est mandaté pour se rendre à l’Hôtel-de-Ville afin d’y cueillir le maire Médéric Martin (1869-1946) (celui-là même qui décida de mettre un terme à l’alternance d’un maire francophone et d’un maire anglophone en proclamant le droit des francophones d’élire un maire de leur langue à chaque élection) ainsi que les conseillers municipaux pour se rendre d’abord au monument Marguerite-Bourgeoys, puis au monument Jeanne-Mance, puis à la place D’Youville pour aboutir enfin au monument Maisonneuve sur la place d’Armes.

À chacune des étapes, tout un chacun des notables-citoyens y vont encore de leur discours respectifs à savoir l’archevêque, le maire et le président des fêtes. Quant aux écoliers de 1917, ils ne sont pas laissés pour compte. En effet, dans toutes les écoles de Montréal, on y va d’une activité en mémoire de Maisonneuve (à l’époque, on est loin de l’idée d’une Jeanne Mance co-fondatrice). Puis les gamins et gamines et même les grands ados entonnent à pleins poumons l’Ô Canada et, en guise de récompense, un congé de classe en après-midi est accordé à tous les élèves.

De nos jours, la commémoration civile et religieuse de la fondation de Montréal/Ville-Marie existe toujours sous le patronage de la Société historique de Montréal, commémoration qui fait la fierté de son président M. Jean-Charles Déziel ainsi que de tous les membres de la SHM. Elle se tient annuellement le dimanche le plus proche du 17 mai. Cette année, exceptionnellement, elle aura plutôt lieu le dimanche 22 mai 2016 au lieu du 15 mai. Il y aura d’abord, à 11h00, la célébration de la messe par l’archevêque de Montréal, Christian Lépine à la basilique Notre-Dame suivie d’une cérémonie civique, protocolaire et militaire sur la place d’Armes. Et, pour mémoire, il existe toujours des visites commentées du Vieux-Montréal le jour même pendant le reste de l’après-midi.

Dimanche prochain,vous pourrez voir et entendre les militaires du Régiment de Maisonneuve parader et tirer du fusil accompagnés des corps de cadets et cadettes qui se font un devoir et un honneur d’être présents surtout depuis que la Ville de Montréal leur a octroyé le droit de cité, et, par le fait même, donné l’autorisation au Régiment de Maisonneuve d’arborer les armoiries de la Ville sur son drapeau régimentaire.

Nous vous donnons donc rendez-vous pour la célébration de la 99è Commémoration de la fondation de Montréal/Ville-Marie en attendant de célébrer la centième lors du 375è de Montréal en 2017.

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SOURCES CONSULTÉES

Lacroix, Laurier. (2016). 1917: Une première célébration de la fondation de Montréal. Les Cahiers des dix, (70), 267-287. Sur Érudit.org.

Racine, Denis. (2014). Le 275è anniversaire de la fondation de Montréal en 1917. Cap-aux-Diamants, (119),39-39. Sur Érudit.org.

Répertoire du patrimoine culturel du Québec, Ministère de la Culture et Communications.

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LIENS UTILES

http://www.societehistoriquedemontreal.org/

http://www.shanemcdonald.me/tag/montreal/